Chaque moment de questionnement nous mène à une prochaine étape, une découverte, une nouvelle façon de voir les choses. Cela peut être anxiogène ou rassurant selon le point de vue. Il semble difficile d’être contre l’innovation; ces bonds salutaires technologiques ou scientifiques permettent d’améliorer la vie de millions d’entre nous… en théorie.
Parce que dans la pratique, ces technologies si aidantes entraînent de sacrés dégâts à notre planète. Les déchetteries à ciel ouvert dans des pays plus pauvres, la masse de plastique océanique, le réchauffement alarmant des températures terrestres; tout cela résulte de ces progrès constants qui bénéficient à un pourcentage limité des gens. Si nous avons pu nous voiler la face quelques décennies, il nous est impossible de détourner le regard maintenant sur la situation. Ordinateurs, téléphones intelligents, Internet, automobiles et bien d’autres produits participent négativement à notre empreinte écologique.
L’exemple de l’intelligence artificielle frugale
L’intelligence artificielle (IA) est un des derniers exemples montrant l’importance de revoir la consommation d’énergie des technologies. En effet, si leur présence se fait ressentir dans le paysage depuis l’usage par les réseaux sociaux des algorithmes, leur utilisation s’est amplifiée plus que jamais avec l’avènement des robots conversationnels ou des créateurs d’images comme Midjourney ou Dall-E. Forcément l’infrastructure nécessaire exige une consommation électrique importante et ipso facto, plus de pollution. L’entraînement de GPT-3 sur des machines a nécessité 190 000 kilowatts par heure, l’équivalent d’émissions en dioxyde de carbone de 700 000 kilomètres en voiture.
L’innovation frugale partout
Toute la question de l’innovation frugale est en train de s’étendre à d’autres champs de progrès, heureusement. Encore plus dans un monde qui vit une forte inflation, bien des industries ont compris que la surenchère ne pouvait plus être possible. Ainsi, en Inde, a été développé un purificateur d’eau qui n’a pas besoin ni d’eau courante ni d’électricité pour fonctionner et en Europe, l’alliance Renault-Nissan a mené à la création d’une voiture plus sobre dans sa conception sans négliger la sécurité ou les fonctionnalités.