La plate-forme « Mon compte formation » ne doit pas être perçue comme une interface entre offre commerciale et demande de consommateur, mais comme un outil d’aide à la construction de la qualification, plaide Fouzi Fethi (Centre Inffo).
Tribune. C’est incontestablement l’innovation la plus visible de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018. Une application pour smartphone va permettre aux actifs titulaires d’un compte personnel de formation (CPF) de choisir une formation et de s’y inscrire presque aussi facilement que l’on commande un VTC ou que l’on fait ses courses en ligne. Pour booster la formation des Français – sujet ésotérique par excellence –, le gouvernement avait besoin d’une mesure concrète, susceptible de parler à tout le monde. Avec la refonte de l’application « Mon compte formation » annoncée pour novembre, ce sera chose faite.
La plate-forme aura l’allure d’une marketplace (place de marché) en phase avec nos modes de vie de cyberconsommateur. Mais toute comparaison avec un modèle économique du type Amazon, Rueducommerce, PriceMinister, etc. serait saugrenue ! D’une part les vendeurs de formation ne paient ni abonnement ni commissions : l’espace de vente est entièrement gratuit. D’autre part, les acheteurs de formation sont des travailleurs qui utilisent, dans le cadre d’un système de tiers payant, des deniers publics pour se former. Cet argent provient pour l’essentiel d’une contribution fiscale versée par les entreprises, gérée (bientôt) par la Caisse des dépôts et consignations et contrôlée par l’Etat.
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