Nous vous avons présenté le questionnement réflexif post action avec la méthode F.A.S.T.®. En complément, nous vous proposons dans cet article un second outil d’analyse réflexive : le questionnement R.I.E.C.

Ce second type de questionnement est à utiliser en amont de la mise en situation de travail, réelle ou simulée.

Pourquoi faire de l’analyse réflexive ante action

L’utilisation des techniques réflexives est bien connue et très courante post-action.

  • En formation classique, on les utilise pour débriefer un exercice ou un jeu de rôle
  • En formation terrain, on les pratique en AFEST pour tirer les leçons de l’expérience vécue.
  • En VAE, c’est un outil incontournable pour faire verbaliser ses compétences à un candidat, en vue de les faire valider.
  • En analyse de pratique, elles servent aux apprenants à capitaliser sur leurs expériences et à formaliser leurs connaissances.
  • En management, les managers peuvent les utiliser comme techniques de feed-back pour aider leurs collaborateurs à progresser.

La pratique de l’analyse réflexive ante action, c’est-à-dire avant de passer à la mise en situation réelle ou simulée, est quant à elle moins courante. Pour autant, elle n’en est pas moins pertinente. S’interroger sur comment on va s’y prendre avant de “se jeter à l’eau” (de réaliser la tâche réelle ou virtuelle que l’on a à faire), c’est un excellent moyen pour tirer le meilleur profit de la situation de travail que l’on va devoir gérer.

Mais pour y parvenir, encore faut-il se poser les bonnes questions. D’où le questionnement R.I.E.C.® que nous proposons dans nos formations de tuteurs et aussi des référents et accompagnateurs AFEST.

Les 4 questions incontournables avant de passer à l’action

Avant d’agir, il est essentiel d’avoir une idée claire de ce qui va se passer. C’est d’ailleurs toute la différence entre un professionnel et un débutant-néophyte. Le professionnel, grâce à son expérience, s’engage dans l’action avec une vision relativement claire de ce qui va se passer. Ce qui lui permet de réagir au plus vite et au mieux, en fonction des aléas qu’il rencontre dans l’action. A l’inverse le débutant, découvre la tâche qu’il a à produire, en la réalisant. Ses capacités d’anticipation et de réaction sont ainsi amoindries.

Pour compenser cette différence liée à l’expérience accumulée, le débutant va avoir besoin, davantage encore que le professionnel, de prendre du recul avant de passer à l’action et de réfléchir à ce qui va/peut se jouer dans la situation de travail.

A partir des apports de la didactique professionnelle et plus largement des études sur le développement des compétences, nous avons bâti un questionnement en 4 grandes catégories de questions. Ces questions, toute personne en situation d’agir peut se les poser avant de passer à l’action : pour être plus efficace et donc mieux apprendre dans l’action. Un accompagnateur (tuteur, mentor, accompagnateur AFEST, formateur, manager…) peut également les lui poser, pour l’aider à verbaliser la représentation qu’il a de la situation de travail qu’il s’attend à vivre. Et ainsi mieux la gérer.

R pour Résultat

  • « Quel est le résultat que je cherche à atteindre ? Quel est le produit fini, si c’est une production ? Quel est le service attendu, si c’est une prestation de service ? »

I pour Indicateurs ou Indices

  • « Quels sont les indices ou indicateurs à observer dans l’action ? Quels sont les points de vigilance ? A quoi je dois faire plus particulièrement attention en réalisant ma tâche ? Quels signaux faibles dois-je prendre en compte ? Etc.

E pour Étapes

  • « Quelles sont les étapes par lesquelles tu comptes passer, pour traiter la situation de travail qui se présente à toi ? »

C pour Coopération

  • Coopération entrante (au bénéfice de l’apprenant) « Qui peut t’aider (personnes ressources) ou qu’est-ce qui peut t’aider (bases de connaissances, outils méthodologiques) pour réussir ta tâche ? Qui dois-tu ou peux-tu mobiliser ? »
  • Coopération sortante (au bénéfice de son environnement) « A qui ou à quoi dois-tu penser dans l’action pour faciliter le travail des personnes qui passeront après toi ? » ou, plus précisément : « Quelles consignes dois-tu transmettre à tes collègues pour qu’ils puissent réaliser correctement leur travail après toi ? Quelles données dois-tu enregistrer ? ».

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