Cette question part de la remarque d’un collègue qui à l’issue d’une université d’été de l’innovation me fit remarquer que la moyenne d’âge des participants dépassait la cinquantaine. Et pourtant les idées exprimées, les projets portés ne manquaient ni d’ambition, ni de rêve, ni d’un grain de poésie et de folie qui nous laissent entrapercevoir un potentiel de transformation imminent, comme par exemple la création d’une « Direction du sensible » dans une administration ou la création d’un MOOC connectiviste pour apprendre à innover. Faut-il nécessairement être jeune pour innover ?

Recherche d’hypothèses

La première hypothèse est que l’innovation échappe aux universités et aux lieux institutionnels. A suivre les travaux du sociologue Norbert Alter, l’innovation est une pratique ordinaire, qui se déroule plutôt au quotidien, dès lors une université d’été ne peut attirer que des personnes déjà expérimentées conscientes de ce qu’elles viennent chercher. Les jeunes (à mon âge on est jeune à moins de 50 ans) fréquentent d’autres lieux, n’ont pas d’argent pour venir à une université d’été ou n’aiment pas se mêler aux vieux. On perçoit toute l’absurdité de ces remarques fondées sur des stéréotypes liés à l’âge.

Regard sur les innovateurs en pédagogie

Trois approches sont couramment combinées pour cerner qui sont les innovateurs

La première est issue des sciences de gestion. Elle cherche à repérer les compétences d’innovateurs

L’étude menée sur Christensen (2013) porte sur plus de 500 dirigeants innovateurs et 5 000 cadres répartis dans 75 pays, montre que dans le domaine du business, les innovateurs auraient une plus grande propension à questionner, interroger, observer et expérimenter, mais quand est-il pour les innovateurs en pédagogie ? 5 compétences seraient spécifiquement identifiées :

  • Association
  • Questionnement
  • Observation
  • Réseautage
  • Expérimentation

Alors peut-être bien que la conserve. C’est pourquoi je propose aux pédagogues en herbe de créer et imaginer de nouvelles façons d’enseigner et d’apprendre à l’ère du numérique, c’est bon pour leur santé et leur ligne de vie et cela fera du bien au renouvellement souhaité des pratiques pédagogiques.

 

Partagez cet article