Vélocité. L’agilité pourrait être résumée en quatre mots-clés. Le premier mot est « vélocité ». Il ne suffit plus de s’adapter, être agile signifie qu’il faut s’adapter plus vite que les autres. Ce qui implique que l’on peut se tromper, mais il faut s’apercevoir qu’on se trompe vite, c’est le fameux slogan « fail fast ». Ce qui induit également que l’on peut proposer une solution qui n’est pas finalisée.
Expérimentation. Cela nous amène au deuxième mot-clé de l’agilité : l’« expérimentation ». L’innovation est le moteur de la transformation numérique et elle se fait différemment. Ce ne sont plus les services R&D et les marchés tests qui permettent d’innover, mais les multiples expérimentations faites avec le client. Ce qui est important, c’est de tester, d’expérimenter, de co-créer avec le client pour avoir une proposition unique et non plus de répondre uniquement à son besoin. Il s’agit de tester et d’apprendre avec le client, c’est le principe du « test & learn ».
Communautés. Le troisième mot-clé est « communautés », c’est-à-dire le « People before process ». Elles peuvent être verticales (sur un thème), horizontales (avec des personnes qu’on apprécie dans ou hors de l’entreprise), transversales (en fonction d’un projet, d’un objectif). Savoir repérer quelles sont les communautés où on peut avoir une forte valeur ajoutée est un art. Cela évoque un type de collaboration différent de la logique du mode projet. Pour un manager agile, ce qui compte, c’est de créer et d’appartenir à des communautés dans et hors de l’entreprise pour aller plus loin et expérimenter, trouver vite la bonne information. D’un point de vue pratique, les managers réaliseront des meet-up, des hackhaton…
Usage. Enfin, le quatrième mot-clé est « usage ». Le manager devra repenser le business model à travers de nouveaux usages que permettent le numérique et qui s’appuient sur quatre caractéristiques : le mobile, la géolocalisation, la plateforme et les recommandations. Le manager pourra s’inspirer des process utilisés par les informaticiens : le « quick and dirty », qui représente un protocole élaboré avec peu de soin, mais qui a l’avantage d’être une façon rapide de résoudre un problème particulier ».
Cécile Dejoux est professeur des universités au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)