Un cours a lieu. Un enseignant circule entre les rangées de tables, observe, accompagne, encourage puis revient devant le tableau pour énoncer et écrire des notions de cours. Dans un coin de la salle, un individu n’est pas familier du paysage : il prend silencieusement des notes, n’intervient pas, mais son regard semble attentif.

Une heure plus tard, la salle s’est vidée et les élèves ont disparu. Ne restent que les deux adultes, face à face. Celui qui se trouvait au fond de la salle – le formateur – semble monopoliser davantage la parole, pendant que l’autre – l’enseignant en formation – prend attentivement des notes en dissimulant tant bien que mal le stress qui l’envahit. Face à ce moment qu’il sait difficile pour l’enseignant, le formateur s’efforce d’adopter un ton bienveillant en commençant par les points positifs pour finir par les points à améliorer.

LES EFFETS D’UNE POSTURE DESCENDANTE

Trois constats principaux émergent de ces entretiens post-visite. D’abord, ce que retient l’enseignant en formation, c’est surtout le négatif. Même lorsque l’échange commence par des retours positifs, la critique finale marque davantage. C’est une tendance humaine : on retient ce qui nous déstabilise.

LE MODÈLE DU MULTIAGENDA EN QUESTION

Dominique Bucheton distingue cinq préoccupations que l’enseignant ou l’enseignante doit gérer en même temps. Nous les avons reformulées pour nous les approprier et pour les rendre accessibles aux enseignants en formation initiale :

  1. Le pilotage d’une séance de cours : organiser la séance, gérer le temps, donner des consignes claires.
  2. L’aide donnée aux élèves ou étayage : ajuster l’accompagnement des élèves, relancer ceux en difficulté.
  3. La fixation d’objectifs clairs : en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être.
  4. Le tissage : l’articulation des différentes parties de la séance, de la séquence de cours, le sens donné à cette séance.
  5. La gestion du climat de classe : gérer les interactions, réguler le climat de travail.

Chaque enseignant jongle en permanence entre ces agendas, parfois de manière fluide, parfois en s’y perdant. Pendant nos entretiens post-visite, nous avions tendance à nous concentrer sur une partie d’un ou de deux aspects en oubliant les autres.

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