L’#éducation est aujourd’hui dans une impasse. C’est non seulement parce qu’elle est intégrée à un système mais c’est aussi parce que ce système est désespérément défaillant et qu’il s’en va en déshérence…
 Le problème lié au système éducatif vient du fait que nous avons persuadé insidieusement les élèves, les professeurs, les parents et la société entière que le droit à l’erreur était banni… Nous avons instauré l’ de la certitude alors que nous ne savons même pas à quoi ressemblera le monde dans cinq ans… Nous avons instauré la peur de l’échec et plutôt que d’éduquer les individus, nous avons fabriqué un système scolaire qui reproduit l’inertie méméplexe. Autrement dit, la peur de l’échec (élément devenu objet culturel) est répliquée inconsciemment par les professeurs et retransmise aux élèves dans une logique mimétique de sauvegarde du paradigme. Et tout cela pour supprimer la faute, pour lutter contre l’erreur, pour résister à l’échec. Mais l’échec de quoi ?

Violer la c’est en réalité se battre contre le démiurge de la notion guindée de normalité. La conformisation à la normalité fait des ravages car elle empêche la création de valeur dans une société. Cette valeur doit provenir de l’ensemble des individus et embrasser la diversité. En violant la norme pour rentrer dans un processus inédit de création de valeur, les individus pénètrent la sphère féconde de l’imagination et réinventent la liberté. La créativité transforme la perception supposément établie et collectivement acceptée en une nouvelle vision alternative et originale de la réalité. Elle offre une kyrielle de possibilités et suppose donc que l’on sorte du cadre préétabli et flétri de la licence scolaire. Pour Ken Robinson, la créativité est la solution ultime pour redonner sens à l’éducation. C’est en accueillant la créativité avec amour que l’on sera capable de revoir notre façon d’enseigner, de « reconstruire notre conception de la compétence et de l’intelligence »(3). Faire l’avènement de la créativité signifie que le système éducatif autorise (ou permette) aux professeurs d’être créatifs pour qu’à leur tour ils permettent aux élèves de laisser libre cours à leur créativité. Ainsi chaque individu, élevé (éduqué d’une part, et hissé d’autre part), peut venir ajouter sa nuance chromatique au panorama participatif de la société.

C’est bien le paradoxe de l’ actuelle. Construite à l’époque de la révolution industrielle, elle doit désormais répondre à une injonction paradoxale d’une société en transformation écartelée entre deux système : l’ancien basé sur la norme et celui en émergence qui apprend en marchant et en essayant.

Repéré depuis educavox.fr

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