En absence de consensus quant aux modalités d’évaluation de la qualité d’un #MOOC – les critères classiques de la #formation à distance étant passablement inadaptés à ce contexte – les taux de certification ont régulièrement été utilisés en guise d’indicateur de qualité du dispositif. Le mode de calcul de cet indicateur repose néanmoins sur un certain nombre d’hypothèses qui méritent d’être discutées. Au niveau de l’apprenant, cette manière de procéder suppose implicitement que l’obtention de la certification constitue la seule manière de terminer un MOOC d’une part, et que l’inscription à la formation s’accompagne nécessairement de l’intention de le terminer d’autre part. Quelques mots sur ces questions. Dernier point que nous aborderons aujourd’hui : la forte hétérogénéité des dispositifs de formation. Les MOOC ne sont pas soumis à un quelconque standard, et cela limite la comparabilité des taux de certification, au sein d’une plate-forme donnée, ou entre plates-formes.
La collecte de données quant aux intentions des participants pose deux types de problèmes méthodologiques, liés notamment au biais d’auto-sélection. A moins d’imposer à toute personne de répondre à la question de l’intention avant de pouvoir accéder au cours – ce que fait par exemple Coursera – cette approche ne permet pas d’avoir une vision représentative des intentions des participants. J’ai par conséquent cherché à identifier un certain nombre de situations correspondant à une absence d’intention de s’engager dans le cours : simple curiosité pour le concept de MOOC, inscriptions simultanées à de multiples cours, oubli de la date de commencement ou au contraire arrivée trop tardive au sein du cours, et enfin, utilisateurs ayant clairement défini leurs objectifs, objectifs qui ne coïncidaient pas nécessairement avec les prescriptions de l’équipe pédagogique. La prise en compte des différents modes de complétion d’un cours d’une part et des différents types d’intentions d’autre part permet de construire une vision plus nuancée des taux de certification.
Ces différences de structure traduisent sans doute des différences dans la fonction que les concepteurs attribuent aux MOOC. Motivés tantôt par la volonté d’expérimenter un format innovant, sans véritable objectif chiffré, tantôt par une volonté de communiquer, les vues divergent quant au public visé. Les uns considèrent que ce sont avant tout des outils de vulgarisation destinés au grand public, tandis que d’autres les voient comme des formations à part entières, destinées à être intégrées en formation initiale ou continue. J’ai souvent perçu une tension entre d’une part la recherche d’un niveau d’exigence équivalent à celui d’une formation académique et d’autre part la volonté de se mettre au niveau supposé des inscrits. Certains concepteurs adoptent une position intermédiaire, en mêlant au sein de la même formation des contenus adaptés à chacun des public visés, ou en diminuant le niveau d’exigence des activités proposés tout en conservant au sein des vidéos pédagogiques un niveau de discours équivalent à celui tenu au sein d’une formation universitaire. Alors que certains concepteurs considèrent que le certificat qu’ils délivrent valide des acquis, au point de mettre en place des dispositifs de lutte contre la triche et le plagiat, la plupart n’y attachent pas une grande valeur en termes de validation d’acquis. Dans l’ensemble, les concepteurs qui voient dans les MOOC un de formation validant des acquis et dont le niveau d’exigence doit être celui que l’on peut attendre de l’#éducation formelle restent minoritaires.

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