Des péta-octets de données sont déversées sur internet, des tutoriels audio et vidéos sont proposés sur une variété de sujets, des slideshares sont disponibles pour tout type de cours, des conférences de qualité (ex TedX) sont accessibles, des MOOC se développent (500 000 inscrits sur FUN, des millions d’autres sur les plateformes anglo-saxonnes), des réseaux et forums en ligne répondent à nos besoins de contacts, d’états d’âmes ou à nos interrogations plus précises, alors la question qui se pose en formation est, pourquoi donc continuer à se réunir ?

Pourquoi investir des temps de déplacement à l’acquisition de contenus pourtant disponibles au bout de la main dans son téléphone portable ? Qu’est ce qui fait que l’accès à une donnée ne se suffise pas en elle-même pour apprendre ? Pourquoi une médiation au savoir en présence de l’autre est-elle si indispensable ?

  • Un premier élément de réponse réside dans le besoin d’aller plus vite dans le repérage des sources de qualité et des sources de moindre intérêt. La cartographie des informations à laquelle s’est livré le formateur en préparant son intervention permet de trier les éléments fiables des éléments les plus incertains.
  • Un deuxième élément de réponse est le besoin de contacts humains, l’effet d’apaisement, ou de friction qu’il procure et qui joue un rôle stimulant dans l’apprentissage quand les émotions s’en mêlent. C’est le conflit sociocognitif propre à l’ des adultes. Car l’homme, comme l’a montré Damasio, n’est pas seulement une machine rationnelle, c’est aussi un mammifère affectif.
  • Un troisième élément tient de l’idée de la construction d’intentions pédagogiques dans des situations formatives. Organiser une progression des découvertes, prévoir des rebondissements, engager des rythmes et des dynamiques propres à un contenu participe de l’art du .

Il serait possible de creuser tous les éléments de la situation pédagogique et de repérer ce qu’il est difficile de déporter en ligne. Plus généralement, la réponse à laquelle il est possible de se risquer est d’affirmer que le savoir est composé d’une multitude de dimensions, dont l’une est le processus de sa mise en scène dans un espace collectif.

L’apprenance centrée sur les seules dispositions des individus s’intéresse désormais à tout le pouvoir de transformation de l’organisation dans son ensemble. Le stage «unité d’œuvre» des systèmes de #formation traditionnel subit la dérégulation des organisations qui mutent actuellement en cherchant à intégrer tant bien que mal les savoirs indispensables à leur survie.

Les enjeux actuels ajoutent au besoin de compétence individuelle, des besoins de compétences organisationnelles. Ces besoins seront moins satisfaits par des stages que par des processus d’apprentissage organisationnels et certainement collaboratifs.

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