Dans de nombreux moocs, le tutorat reste le parent pauvre et n’est même pas toujours considéré comme utile par leurs initiateurs. Les arguments développés par ceux-ci pour ne pas mettre en place des services d’accompagnement restent pourtant assez faibles.
Il est facile de se réfugier derrière l’autonomie présupposée des apprenants pour ne pas leur offrir des services tutoraux, surtout lorsque l’on ne prend pas la peine de définir ce qu’est un mooceur autonome. Faut-il rappeler que l’autonomie est un processus qui nécessite étayage et désétayage ? (cf. Omelette et couscous. De l’autonomie des apprenants à distance)Il est curieux d’estimer que le taux de réussite des participants ne peut être un critère d’évaluation de la pertinence des moocs. Ainsi, ce qui est un élément de validation de n’importe quel dispositif de formation ne devrait pas s’appliquer aux moocs sous prétexte que chacun est libre de s’y inscrire. Il serait plus fécond de ne pas persister à faire l’autruche face aux taux d’échec.Il est assez naïf de croire en la pleine autoportance des ressources, au fait qu’elles se suffisent à elles-mêmes et que le processus formatif se résume à leur consultation. Cette croyance est tenace mais ne résiste pas à l’examen des chiffres : EdX indique que « Seuls 9% des inscrits ont vu plus de la moitié du cours, et 5% l’ont validé en entier (cf. L’Etudiant). Une ressource, même la plus parfaite n’est jamais qu’une information mise à disposition (cf. ce billet de Bruno Devauchelle). Or, le processus de construction de connaissances nécessite forcément une action permettant d’utiliser cette information. L’efficacité de l’action dépend, pour de nombreux apprenants, du soutien qui leur est apporté pour la réaliser.Les choses changent dès lors que les moocs deviennent des coocs car si les entreprises sont intéressées par l’impact positif sur leur image que leur procure la production d’un dispositif massif de #formation, elles visent également des objectifs tout aussi importants comme le retour sur investissement, le renforcement de leur culture d’entreprise, l’amélioration des compétences de leurs collaborateurs, la détection de ceux d’entre eux ayant un fort potentiel d’évolution, bref, elles replacent la formation dans le champ des ressources humaines qu’il est toujours aventureux de déserter lorsque l’on traite de formation.
J’aurai l’occasion, dans les prochains mois, de faire part plus complètement de cette expérience. Dans l’attente, je renvoie à la présentation de mon service tutmooc et à ma conférence sur l’influence du #tutorat sur la persévérance des mooceurs.
Jacques RODET
Jacques RODET
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