De la même manière que toute personne sachant lire et écrire ne devient pas automatiquement écrivain, la capacité à manier caméra numérique ou smartphone ne fait pas de vous un cinéaste. La démocratisation de l’accès aux appareils de prise de vue est trompeuse. Sur les réseaux sociaux, nous sommes face à un océan d’images et de sons, sans pour autant que tous ces « bouts de films » ne dépassent le cadre anecdotique d’une prise sur le vif, d’un selfie, d’une approche potache ou égotique.
Travail d’équipe
De nombreuses universités permettent aux étudiants, dans le cadre de leur cursus, de suivre des ateliers de scénario et de réalisation, le plus souvent au niveau de la licence. L’idée n’est pas de se substituer à leurs approches créatives mais de les pousser dans leurs retranchements, pour qu’ils découvrent et affirment leurs propres voies. Dans le masterScénario, réalisation, production de la Sorbonne, nous avons choisi pour ce faire une approche croisant économie et création.
Enjeux de production
Un cinéaste n’existe pas sans producteur, et il faut initier les étudiants à ce dialogue. Car, sans production, il n’y a pas de film. Un producteur n’est pas – loin s’en faut – uniquement celui qui trouve le financement pour un film. Il est d’abord et avant tout un partenaire de création, un accoucheur. Il y a une dimension propédeutique dans la production, comme dans l’enseignement.
La création comme recherche
Reste la question des enjeux des cours de pratique et du statut de la création au sein des universités. Mener une recherche par le biais de la création filmique est une idée déjà largement adoptée aux États-Unis ou au Canada. Mais cette approche divise davantage les cénacles académiques en France. C’est pourtant bien en France que l’un des cinéastes les plus importants de sa génération, Jean Rouch, introduisit l’idée de pouvoir soutenir une thèse à partir d’un film.
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