Svetlana Meyer est responsable scientifique chez Didask. Elle a effectué un doctorat à l’université de Grenoble au laboratoire de Pyschologie et de Neurocognition et a travaillé à l’amélioration de l’acquisition de la lecture chez l’enfant grâce aux jeux vidéo. Elle a accepté de répondre à quelques questions concernant l’impact de ses recherches et de son travail chez Didask pour la société.
1) Pouvez-vous expliquer aux lecteurs sur quel sujet portent vos recherches ?
Je suis responsable scientifique chez Didask, une entreprise de formation qui propose des contenus pédagogiques numériques (e-learning) sur des sujets variés à destination des entreprises et des établissements académiques. Mes travaux ont pour but d’augmenter l’efficacité pédagogique de nos contenus, c’est à dire leur impact en termes d’apprentissage, et pour cela nous explorons de nombreux pans de la littérature scientifique.
2) Quels échos vos travaux trouvent-ils dans la société actuelle ?
Cela peut aller d’une prise de recul sur certains phénomènes, jusqu’à des améliorations de produits ou de services. Les recherches que nous menons et sur lesquelles nous nous appuyons sont intégrées dans nos formations, numériques et “blended” (qui allient modalités numériques et présentielles), mais aussi dans l’accompagnement que nous proposons à différents acteurs pour qu’ils puissent améliorer la qualité de l’apprentissage. Cependant, ces résultats peuvent s’appliquer à l’ensemble des formats pédagogiques et améliorer la portée de la formation professionnelle et de l’éducation.
3) Quelles sont selon vous les limites que votre champ de recherche doit surmonter dans les années à venir ?
Même si les recherches en psychologie expérimentale nous donnent de nombreux résultats utiles pour notre métier, les travaux de R&D manquent encore pour combler l’écart entre la théorie et la pratique. Par exemple, on sait que féliciter l’effort et non l’intelligence favorise la poursuite de buts de maitrise, mais est-ce que ça marche aussi lorsque les feedbacks sont donnés via des contenus numériques ? Si effectivement la mise en action cognitive des apprenant·e·s facilite l’apprentissage, est-ce aussi le cas pour les contenus les plus complexes ? Des questions opérationnelles de ce type-là, nous nous en posons quasiment tous les jours, mais rares sont les laboratoires à se les poser… ce qui rend la R&D en sciences cognitives passionnante !
—————