S’ils ont suscité un grand nombre d’espoirs à leur apparition, les cours en ligne ouverts et massifs peinent à convaincre. Pourtant, l’éducation ne pourra pas faire l’économie de sa transformation numérique.

Des chiffres révélateurs

Pour apporter la démonstration du revers rencontré par les MOOC, il suffit d’avancer quelques chiffres. La rétention des utilisateurs sur un dispositif numérique est souvent une métrique pertinente pour évaluer la considération portée par ceux-ci audit dispositif. Or, les études réalisées sur les données des plateformes leaders du secteur comme Coursera, EdX et Udacity, menées par des chercheurs de l’université catholique de Louvain, par le professeur Terry Anderson, de l’université d’Athabasca, au Canada, et par un groupe de chercheurs international, avancent un taux de rétention moyen compris entre 5% et 10%. Cette donnée n’est pas parfaite mais elle révèle a minima que les MOOC ne sont pas des produits capables de retenir l’attention des apprenants sur la durée prévue des cours en ligne.

Une expérience insatisfaisante

Au-delà des chiffres, quelques faits peuvent être avancés pour comprendre le faible niveau de satisfaction des apprenants et des enseignants à l’égard des MOOC. Pour accéder aux premières vidéos d’un cours en ligne, l’apprenant doit généralement attendre plusieurs semaines car les cours sont presque toujours diffusés par lots. Cette caractéristique des cours en ligne a été pensée pour faciliter les évaluations entre pairs (lire aussi la chronique : « Et si nous apprenions les uns des autres ? »). Il n’en reste pas moins qu’il est constitutif d’une expérience dégradée pour l’utilisateur. En ligne, l’immense majorité des contenus est accessible à la demande, à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit. L’accessibilité est désormais un standard dominant dans le numérique.

Un changement de paradigme

Le défaut originel des MOOC est qu’ils sont pensés comme des produits appartenant au monde académique. Pire, ils sont presque toujours conçus par le monde académique. Cette caractéristique devrait être remise en cause car elle conduit à la production de dispositifs de qualité basse.

Un nouvel écosystème ?

Le changement de paradigme plébiscité aura des conséquences pour tous les acteurs impliqués par la production de la nouvelle génération de cours en ligne.

L’interpénétration du monde académique avec ceux de l’audiovisuel et d’Internet obligera chacune des parties prenantes à apprendre, respectivement, de nouvelles façons d’enseigner et des manières inédites de produire un contenu à dimension pédagogique.

Finalement, si la transformation numérique du secteur de l’éducation se fait encore attendre, les changements à venir pourraient être de très grande ampleur.

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