L’accès aux films en langue originale s’est largement démocratisé, ainsi que l’accès à des sous-titres en différentes langues. Si leur objectif est de permettre de comprendre les dialogues d’un film dont la langue n’est pas connue, ils sont de plus en plus envisagés sous un angle pédagogique.

Des stratégies à adapter

Nous pouvons avoir des compétences très différentes en termes de maîtrise de la langue des dialogues du film, et si l’on veut optimiser la compréhension des dialogues il faut donc choisir la combinaison de langues qui soit la plus adaptée. L’étude de Lavaur et Bairstow a ainsi examiné les performances de compréhension d’un film chez des participants de niveau débutant, intermédiaire et avancé dans la langue étrangère.

Si les performances des participants du groupe intermédiaire restent stables dans les différentes conditions, le groupe des débutants a de meilleures performances dans la version interlangue en comparaison aux autres versions. Plus spécifiquement, c’est le sous-titrage inversé (dialogues en langue maternelle et sous-titres en langue étrangère) qui est associé aux meilleures performances chez les débutants, les liens entre les langues étant ici générés plus facilement.

Efficacité variable

Deux facteurs peuvent donc perturber la compréhension : l’alternance entre les langues d’une part, et le déplacement de l’attention entre les modalités de présentation des dialogues (écrites et orales) d’autre part.

L’intérêt de l’utilisation des sous-titres est donc à nuancer, en fonction des objectifs de la personne qui visionne le film et de ses compétences langagières. Les sous-titres vont permettre une meilleure compréhension des dialogues et de la situation en général, mais ils peuvent aussi occasionner une détérioration du traitement des éléments présentés lorsque leur présence n’est pas nécessairement requise (augmentation de la charge cognitive et difficultés à guider l’attention).

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