Sur les réseaux sociaux, animer une communauté de clients, de fans, de spectateurs, de passionnés, c’est désormais un vrai métier : celui de Community Manager. C’est le régulateur, le stimulateur, le modérateur, le porte-parole de la communauté.
Et pour les communautés d’apprenants, ça marche aussi ? Plus que de l’affirmer, Yannig Raffenel (Directeur éditorial) et Séverine Carré (animatrice du réseau de mentors)
d’OpenClassrooms nous ont dévoilé les secrets et les recettes gagnantes de ce nouveau métier lors du dernier épisode de la saison 3 des Learning Happy Hours.

En découle aujourd’hui ce portrait-robot du Learning Community Manager, cet indispensable rouage dans les dispositifs de formation.


Pourquoi un Learning Community Manager (LCM) ?

« On apprend toujours seul, mais jamais sans les autres » (Philippe Carré). Certes, et si cela reste autogérable pour un petit groupe, la régulation du groupe devient vite indispensable si le groupe est composé de 50, 100 ou plusieurs milliers d’apprenants dans le cas des MOOCs.

3 tendances de l’apprentissage actuel conduisent ainsi à rendre indispensable l’intervention d’un Learning Community Manager :

  • Les LMS ont montré la voie de l’autoformation, mais malheureusement aussi celle de l’autoabandon (Y.R.).
  • Les Open Models ont pris pied dans la formation (partage des savoirs).
  • Le Social Learning permet l’« Apprendre ensemble ».

S’il faut encore vous convaincre, comparons les performances d’un dispositif de formation avec et sans LCM. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

SANS LCMAVEC LCM
Taux d’abandon80 %15 %
Taux de réussite7 %35 %

(source OpenClassrooms)


Les actions et les objectifs du LCM

Les principaux rôles du LCM sont :

  • aider : souvent techniquement, en rapport avec la compréhension du dispositif ou des outils ;
  • soutenir : reconnaître les efforts, encourager à poursuivre, suivre le parcours ;
  • orienter : donner du sens à la progression, et guider vers les contenus ;
  • conseiller : proposer des sujets adaptés à creuser, un parcours personnel ;
  • assister : faciliter la compréhension, apporter des compléments pédagogiques ;

Le LCM gère donc le groupe en modérant les échanges, en favorisant les conversations, en capitalisant les interactions entre membres, mais il doit aussi avoir des actions individuelles par des rendez-vous réguliers avec chaque apprenant pour ajuster le planning personnalisé, tout en suivant la progression et l’attente des objectifs personnels.
Un dernier point très important, le LCM appartient souvent lui-même à un groupe de LCM. Il doit donc partager avec ses collègues les échanges individuels, les productions collectives sans oublier les bonnes pratiques.


Ses outils

Le LCM doit se doter d’outils simples, fiables et performants. On est loin des outils propriétaires et intégrés aux LMS qui ne peuvent pas rivaliser avec l’universalité et l’efficacité des outils « grand public ». Il doit se rapprocher des outils utilisés par les membres de la communauté plutôt que d’imposer des outils inconnus.
Voici une liste (non exhaustive) des principaux outils :

  • Skype, Hangout, FaceTime : pour le mentorat en visio ;
  • Slack, Trello : pour le partage d’idées, du suivi individuel des apprenants ;
  • DropBox, Google Drive : pour le partage de documents.

Ces outils sont connus, utilisés et font partie du quotidien de chacun d’entre nous, ils sont malheureusement encore trop souvent ignorés (ou pire, interdits) dans le monde professionnel conservateur, frileux et paranoïaque de certaines DSI.

Le LCM est du coup la clé de la réussite des dispositifs de formation à distance et/ou de masse. Il est le liant, le catalyseur, la « bonne fée » qui transforme une expérience individuelle peu motivante en parcours de formation efficace et participatif.

 

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