Même si tout nous presse, que nos moments de liberté se réduisent comme peau de chagrin, investir de notre temps si précieux pour se former est non seulement profitable, mais peut aussi être très… agréable. Voyage vers les plaisirs de la formation.
Le temps des préliminaires
Il vous est certainement déjà arrivé d’assister à une conférence délicieuse, bluffante, de suivre une formation où le lieu, le sujet, le formateur et votre présence forment un cocon envoûtant quand chaque seconde est captivante et plaisante et que le temps passe sans que l’on s’en rende compte. Du bonheur. L’impression d’avoir vécu un moment privilégié, d’avoir appris au-delà de ses espérances, d’avoir pris du plaisir.
L’étape la plus importante pour réussir à créer ces moments de grâce est celle de la préparation, de l’échauffement de l’esprit, de la mise en bouche. Faire fi du manque de temps, du programme gonflé comme une outre, de l’impatience de conclure. Cette toute première étape d’observation entre le formateur et les formés, doit être consacrée à :
- dessiner le contour des sujets abordés, effleurer les points durs, dévoiler les objectifs ;
- créer une ambiance, un univers dans lequel l’histoire qui sous-tend la formation va s’installer ;
- établir les premières relations de confiance, de connivence ;
- provoquer des aspirations, des envies ;
- susciter de l’attention, de l’appétit pour les étapes à venir.
Foncer tête baissée vers le contenu, le plus vite possible, sans prendre la peine de lui donner sens, de le mettre en scène, c’est à coup sûr le rendre aride, sans intérêt, indésirable.
Le temps de l’action
Pour donner à quelqu’un la capacité d’exercer de nouvelles compétences, et donc le former, il faut l’envie de former, le plaisir à se former. Le formateur doit donner de son temps, de son savoir, de son attention et de sa passion à ceux qu’il forme. Cette relation, cette rencontre, crée les conditions d’émergence des émotions nécessaires à l’attention, la compréhension et la mémorisation.
Former n’est pas une performance qui se mesurerait simplement au résultat d’un quiz. La formation prend du temps. Beaucoup de temps : « Travaillez, prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins. »
Enchaîner trop rapidement les phases de compréhension (pour rester dans les temps) sans celles d’appropriation puis de mise à l’épreuve est vain. La mise en pratique qui permet de corriger les maladresses, d’ajuster de-ci de-là quelques détails qui changent tout. « Qui trop embrasse, mal étreint… »
Le temps de la répétition
Pour que les nouveaux savoirs, les nouvelles pratiques soient durables et surtout s’affinent et se renforcent, la répétition est clef.
« Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. »
Pour être efficace, la répétition de la mise en pratique ne doit pas rester une activité solitaire, mais être accompagnée par un formateur, un pair, un coach. Cette façon de renforcer sa formation n’est pas nouvelle, elle date du compagnonnage, et pourrait même redevenir à la mode avec l’AFEST.
Alors que le micro-learning semble être bien adapté à nos contraintes actuelles, se donner le temps de vivre des expériences formation riches et passionnantes devient un luxe qu’il ne faut pas se refuser.
« Alors, heureuse ? » — Le formateur