Le Digital Learning a largement bousculé le marché des outils de création de contenus bien implantés (Flash, Captivate, Storyline, …) en imposant la contrainte d’une consultation confortable sur tablette ou mobile, et a propulsé en avant de nouveaux outils (Teach on Mars, InTeach, Sparted, Beedeez, …). Côté plateforme, ça tangue aussi, la cote d’amour des LMS chute au profit des LXP, LEP. Alors, faut-il laisser tomber les LMS ou bien les sauver ?

Un LMS sinon rien !

Mais pour qui se prennent-ils tous ces petits nouveaux ? Bien sûr, il faut une interface moderne et séduisante, mais avant tout c’est le backoffice de gestion qui doit être solide, et ça, c’est autrement plus complexe qu’un système de notation par étoiles et de commentaires. Il faut aussi pouvoir adapter l’annuaire des participants à l’organisation complexe de grands groupes, définir des profils personnalisés pour donner accès aux fonctionnalités adaptées à chaque type d’intervenants, gérer les compétences et synchroniser tout cela avec le système RH. Sans compter le workflow de validation des inscriptions, la gestion des versions des parcours et des contenus de formation. Bref, un bon « vieux » LMS reste indispensable au développement du Digital Learning si l’on veut un socle de base solide.

Un LXP, LEP c’est tellement plus glamour

D’accord, mais si le confort d’une poignée d’administrateurs doit se payer au prix d’une User Experience des années 2000, c’est la totalité des utilisateurs qui va traîner les pieds et déserter la plateforme de formation. Non, ce qu’il faut maintenant c’est une approche à la Netflix, un accès libre et direct au catalogue des formations, un système de recommandation basé sur une intelligence artificielle, de la curation de contenu pour pouvoir proposer autre chose que des contenus de formation, comme des vidéos TedX ou YouTube, des articles de blog…

Sans oublier la possibilité d’enrichir les contenus et les parcours avec des commentaires, des documents, donner la main aux utilisateurs pour proposer des contenus additionnels, voire produire par eux-mêmes des contenus de formation, de l’UGC quoi ! (User Generated Content).

Mais surtout avoir une dimension sociale permettant de créer une véritable communauté d’apprentissage basé sur les échanges, l’entraide, la collaboration.

Car les LXP (Learning Experience Platform) ou les LEP (Learning Engagement Platform) sont les seuls capables d’engager véritablement et durablement les apprenants via une plateforme ouverte et des contenus personnalisés.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

Ces arguments pro-LMS ou pro-LXP ressemblent étrangement à ceux entendus il y a 10 ans lorsque la bataille commerciale des nouvelles générations de LMS a commencé. Pour se démarquer des « vieux » LMS comme SumTotal, Saba, Ingenium, BlackBoard,… les jeunes loups de l’époques (MindOnSite, Syfadis, Epistema) ont ajouté un C (comme Content) pour ringardiser les simples LMS au profit des flamboyants LCMS, et se revendiquaient de la tendance web 2.0.

Ces derniers se sont fait eux-mêmes attaquer quelques années plus tard par de nouveaux entrants comme 360Learning, e-Doceo, Docebo, à grands coups d’expérience utilisateur inspirée des réseaux sociaux, des applications mobiles,…

Les plateformes de formation quelle que soit leur génération ont failli se faire ringardiser et marginaliser par les plateformes de « gestion des talents » apparue en 2010 dont la vocation était de réconcilier la formation avec la gestion des ressources humaines.

Puis Netflix est passé par là, et de nouvelles plateformes, se proclamant le « Netflix de la formation », sont apparues, comme D2L, EdCast ou Degreed. La saga des LMS n’est pas prête de s’arrêter !

 

“20 fois sur le métier remettez votre LMS” — William Cage

 

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