La fascination pour les neurosciences a conduit à un biais d’autorité auprès des étudiants et des enseignants. Après tout, des scientifiques ne devraient pas se tromper… Pourtant, cela se produit. Comme n’importe quelle science, certaines conclusions n’arrivent pas être reproduites, des expériences manquent de candidats ou de données probantes, etc. Par conséquent, ces études ne peuvent être prises au sérieux.
Toutefois, l’aspect “neuroenchanteur” amène bien des gens à croire tout ce qui sort du travail sur le cerveau. Une expérimentation menée en 2014 a bien démontré la crédulité des individus, y compris ceux dans des domaines d’études liés aux sciences du cerveau.
Une équipe de scientifiques a créé un “scanographe de pensées” simulé avec un vieil ordinateur et un sèche-cheveux d’un salon de coiffure des années 1970 repeint en blanc pour lui donner un aspect sérieux. Sur l’écran était projetée une vidéo préenregistrée d’un modèle cérébral en 3D avec des bruits pour ajouter à l’immersion et l’idée que les réflexions étaient analysées. Devant un public d’étudiants en niveau avancé de neurosciences ou de psychologie, aucun n’a affiché de méfiance ou de scepticisme face à une machine impossible scientifiquement. Le jugement critique disparaissait avec les apparences sophistiquées.
Si de futurs spécialistes peuvent être trompés aussi facilement, il n’est pas étonnant de voir que les neuromythes ont encore la vie dure. Par exemple, la thèse des hémisphères droit et gauche, entre autres, continue d’être partagée. Le cerveau droit serait le siège de la créativité? Nous savons aujourd’hui que cela est faux et que ce sont plutôt des milliards de connexions entre différentes parties de l’encéphale qui permet à l’esprit de vagabonder ou de concevoir des choses. Même l’idée que nous utilisons tous seulement 10% de notre cerveau reste solidement ancrée chez bien des gens.