La promesse est séduisante : l’intelligence artificielle pourrait nous libérer du travail. Moins de tâches répétitives, moins d’heures passées devant l’écran, peut-être même… une semaine de quatre heures. Mais derrière ce fantasme se cache une réalité plus complexe, et surtout un choix de société.

L’IA doit être un amplificateur de savoir-faire

À l’inverse, penser l’IA comme un outil de maîtrise d’ouvrage permet d’imaginer un futur du travail plus équilibré et plus qualifié. Travailler mieux, c’est cultiver l’expertise, la finesse, la compréhension des systèmes complexes. C’est outiller nos ingénieurs, nos techniciens, nos artisans numériques pour qu’ils comprennent ce qu’ils construisent – plutôt que de dépendre de boîtes noires venues d’ailleurs.

Dans cette vision, l’IA n’est pas un substitut, mais un amplificateur de savoir-faire. Elle nous permet de rester dans une zone de travail raisonnable, celle que la France a su inventer avec ses 35-40 heures hebdomadaires. Ni surexploités comme dans certains modèles asiatiques, ni remplacés par des algorithmes pensés à des milliers de kilomètres.

De la nécessité d’ouvrir la boîte noire de l’IA

Mais pour que l’IA nous aide réellement à mieux travailler, encore faut-il la comprendre, la maîtriser, l’orienter. Cela suppose une reconquête de l’ingénierie elle-même : déconstruire les systèmes opaques, accéder aux modèles, aux données, aux logiques de fonctionnement. Cela passe nécessairement par une politique active d’open science, d’open source, d’open data, voire d’open weights dans le cas des modèles d’IA.

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