Aujourd’hui, et comme souvent d’ailleurs, je vais faire un petit billet où je me fais avocat de l’intégration des #MOOC dans les cursus, pour au moins deux raisons. Tout d’abord, les institutions n’investiront pas indéfiniment dans leur conception en absence de modèle économique viable. Ensuite, les faibles taux de certification sont également à mettre au compte de la difficulté inhérente au fait de mobiliser sur plusieurs semaines des internautes en dehors de tout cadre contraignant. Il me faut dénoncer avec F. Amadieu et A. Tricot (dans leur bouquin Apprendre avec le #Numérique) le mythe selon lequel l’accès à la connaissance par le numérique rend autonome, voir autodidacte. L’absence de coût associé à l’inscription et de cadre contraignant dans la majorité des inscriptions nécessite d’importantes compétences d’auto-régulation. Les concepteurs de MOOC peuvent davantage instrumenter l’autonomie, mais ils ne pourront pas faire disparaître le fait qu’il n’y a pas de coût à abandonner une #formation gratuite. Il est impossible d’étendre à tous la logique du #tutorat en absence de frais d’inscription. Il nous faut donc réfléchir aux manières d’étendre un cadre contraignant ou semi-contraignant selon les différents contextes dans lesquels un MOOC pourrait être intégré.

Des limites de la mutualisation des ressources

Les institutions d’enseignement supérieur offrent une opportunité de fournir ce cadre contraignant. C’est la raison pour laquelle la désinstitutionnalisation de l’#éducation telle que la propose le philosophe I. Illich dans Deschooling Society me semble un projet aussi utopique que dangereux. Bien que j’adhère à la mutualisation des ressources telle que la propose Illich à la fin de son ouvrage, je rejoins les critiques que le sociologue Dumazedier faisait au philosophe quant à son projet de désinstitutionnalisation de l’éducation au profit d’un écosystème de ressources et de services géré de manière communautaire : Illich a écrit un bon brûlot, mais n’a tout simplement pas vraiment réfléchi avec le regard du sociologue sur les conséquences de ses propositions sur la structure sociale

Contrats d’#apprentissage

Les contrats d’apprentissage, signés entre l’institution et l’étudiant, portent sur les contenus, les mode de validation; ils ont connu un succès retentissant au sein des années 70. L’introduction de ces contrats dans la formation initiale – qui va bien au-delà d’un simple choix au sein d’électifs – s’est heurtée à un certain nombre d’obstacles. Par ailleurs, la réflexion sur l’émancipation en formation initiale qu’on a vu se développer en France au cours des dernières années au sein de colloques, de numéros spécialisés de revue ne laissent qu’une place dérisoire pour ne pas dire inexistante aux évolutions de l’offre de cours en ligne. Alors que la question est au coeur de la bataille qui se joue actuellement. Pour parler comme mes cousins argentins, c’est la qu’est la « papa ».

Partagez cet article