En cinq ans, les certifications professionnelles ont pris du poids dans l’Ă©cosystème de la formation. Devenues un Ă©lĂ©ment structurant des modèles Ă©conomiques, un outil de rĂ©gulation et un levier de mobilitĂ©, elles reprĂ©sentent aujourd’hui un rouage essentiel des politiques publiques.
PrĂ©sidente de la commission de la certification professionnelle de France compĂ©tences de 2019 Ă 2024, Françoise Amat revient sur le premier acte d’une rĂ©forme structurelle.
oins visible que celles de l’apprentissage et du CPF (compte personnel de formation), la rĂ©forme des certifications professionnelles a pourtant profondĂ©ment changĂ© la place et le rĂ´le des deux rĂ©pertoires nationaux [ 1 ] dans l’Ă©cosystème de la formation. « D’un sujet pour spĂ©cialistes, elles sont devenues un enjeu politique et Ă©conomique », confirme Françoise Amat, première prĂ©sidente de la commission de la certification professionnelle de France compĂ©tences de 2019 Ă 2024.
Un cadre juridique et des process solides
Pour engager cette transformation, le lĂ©gislateur pose un nouveau cadre juridique inscrit dans le code du travail avec des dĂ©finitions claires et des critères d’enregistrement prĂ©cis. La gouvernance revisitĂ©e et rattachĂ©e Ă l’instance nationale de rĂ©gulation France compĂ©tences s’appuie sur une direction de la certification professionnelle chargĂ©e de l’instruction des dossiers et d’une commission – dont les membres nommĂ©s par arrĂŞtĂ© ministĂ©riel reprĂ©sentent les acteurs de la formation – chargĂ©e de rendre des avis conformes sur les demandes d’enregistrement des certifications privĂ©es et paritaires.
Un corpus de doctrines structurant
C’est autour de ces notes de doctrine rĂ©unies dans le vadĂ©mĂ©cum du RNCP et celui Ă venir du RS (rĂ©pertoire spĂ©cifique) que se structure progressivement une nouvelle orthodoxie. « Ce travail a fait naĂ®tre des dĂ©bats intĂ©ressants au sein de la commission sur le contenu des rĂ©fĂ©rentiels, l’architecture en blocs de compĂ©tences, les niveaux de qualification Ă attribuer, les relations entre formation, certification et valeur d’usage ou encore la place des soft-skills ».