Impossible d’innover en pédagogie sans le feed-back des élèves ! Pour la treizième année consécutive, j’ai ainsi demandé à mes étudiants de me donner leur avis sur la classe renversée, telle qu’ils l’avaient vécue ce semestre dans mon cours de génétique moléculaire.
Un engagement qui change la donne
A la lecture de ces retours, un premier constat s’impose : les étudiants se sentent davantage impliqués dans leurs apprentissages. La construction active de leur propre chapitre, la recherche d’informations pour cela, la conception de schémas en classe et la reformulation des contenus à la lecture des autres chapitres ont permis, selon eux, une compréhension plus profonde et une mémorisation plus durable que dans les formats traditionnels, notamment celui du cours magistral.
Le travail en équipe : un défi formateur
La classe renversée repose sur la collaboration et le travail en équipe. La constitution de groupes aléatoires, souvent mixtes en termes de niveau académique, a parfois suscité de l’inquiétude (c’était leur principale opposition quand je leur ai présenté la méthode, celle de travailler dans des équipes imposées et non en se regroupant par affinité) … vite balayée :
Un apprentissage personnalisé et actif
De l’avis de presque tous, cette méthodologie de classe renversée leur a permis de mieux maîtriser leur propre chapitre, celui rédigé en équipe et de comprendre des notions expliquées par les autres. Mais beaucoup soulignent une frustration à ne pas avoir pu explorer l’ensemble du programme en profondeur. La lecture des contenus produits par les autres groupes s’est révélée inégale, parfois peu engageante.
En conclusion : un pari pédagogique réussi, mais qui nécessite sans cesse d’être ajusté
La classe renversée, telle qu’expérimentée ici depuis 13 ans, a encore marqué les esprits de mes étudiants et semble avoir profondément renouvelé leur rapport à la discipline. Ils en sortent un peu plus autonomes, plus confiants, et avec des compétences transversales utiles pour la suite, notamment celle de savoir collaborer avec des collègues qui ne sont pas forcément leurs amis, mais dont ils peuvent bénéficier des compétences. Certes, le dispositif que je leur ai proposé n’est pas parfait et appelle des ajustements, mais l’enthousiasme exprimé par mes étudiants montre que la classe renversée a ses qualité et qu’elle mérite d’être poursuivie, partagée et adaptée… voire même à d’autres contextes et c’est l’une des raisons qui me pousse à la partager avec vous.