Le mail, le « cafard d’internet »
Même si Slack vise les différentes fonctions de l’entreprise qui travaillent en mode projet (communication, marketing, RH…), l’#outil a été pensé originellement par des geeks pour des geeks. A savoir la population des codeurs et des startupers. Emoticônes, GIFs animés, stickers, hashtags et slash commands… Son interface reprend tous les codes de la culture tech. Ce qui peut se révéler déstabilisant pour un utilisateur lambda. Dans le même temps, elle ressemble aux réseaux sociaux grand public Facebook et Twitter, créant une porosité entre usages professionnels et usages personnels. Cette communication en mode synchrone génère, par ailleurs, un sentiment d’urgence permanent, qui peut accroître la charge cognitive et le stress électronique. A la différence du mail qui peut appeler une réponse différée dans le temps, elle induit une culture de l’instantanée. Le fondateur de Slack, Stewart Butterfield, déclare d’ailleurs vouloir éradiquer le courriel qu’il qualifie de « cafard d’internet », par sa nuisance mais aussi sa résilience.
Le chatbot peut tenir la promesse des wikis 15 ans après
Le conversationnel s’immisce aussi en entreprise via la multiplication des chatbots internes. Ces agents intelligents automatisent déjà un certain nombre de tâches comme la pose de congés ou le calcul du solde de RTT dans le domaine des RH. Ce que fait Jackson, le bot de Daveo, cabinet conseil en transformation digitale.
Collaborateur « augmenté » ou asservi par la machine
Dans une étude récente, Gartner prévoit que, d’ici 2 à 5 ans, des assistants virtuels accompagneront le collaborateur tout au long de la journée en le suppléant sur certaines tâches. Ils lui pousseront aussi des d’informations pertinentes, des prédictions et des recommandations en fonction de son profil et son travail du moment. Comme c’est déjà le cas dans le domaine de la finance. Le Crédit Mutuel fait appel à Watson d’IBM pour assister ses 20 000 chargés de clientèle dans la rédaction de leurs mails ou dans la préconisation de produits bancaires. Le cabinet d’études parle de collaborateur augmenté tout en soulevant les problèmes d’éthique et de libre arbitre que soulèvent ces algorithmes prédictifs. Dans un scénario noir, on peut, en effet, envisager un salarié asservi par la machine. Il se verrait assigner des tâches prioritaires à accomplir tout au long de la journée. L’intelligence artificielle mesurant ensuite la qualité de son travail et son niveau de productivité.
Communications unifiées, collaboration en temps réel, chatbots internes et assistants personnels… Les grandes tendances technologiques du moment donnent un avant-goût de ce que sera notre environnement de travail dans un avenir proche.