On l’imagine volontiers en leader étudiante. Emmanuelle Duez a la fibre militante, un enthousiasme communicatif et parle pour sa génération. Ses idées, elle ne les défend pas dans la rue mais dans les comités exécutifs des grandes entreprises où elle tente d’introduire du « fun » et du « kif », parmi d’autres valeurs cardinales.

« Les jeunes sont en train d’inventer un nouveau modèle économique. En témoigne la multitude de start-up créées par des digital natives
[enfants du numérique] et régies par des règles et des philosophies assez inédites : leadership tournant, organisation à trois niveaux hiérarchiques maximum, collaboration avec la concurrence… », explique-t-elle. Les grandes entreprises feraient bien de s’en inspirer si elles ne veulent pas voir les talents fuir vers ces nouveaux champions plus agiles.

« Un changement en profondeur »

Une étude menée en 2014 par l’Edhec auprès de 1 500 jeunes diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs montre que 43 % d’entre eux ont quitté leur entreprise moins de deux ans après y être entrés parce qu’ils n’avaient pas la possibilité d’y acquérir de nouvelles compétences ou d’évoluer vers un autre poste.

Depuis 2012, le cabinet a déjà réalisé une dizaine de missions auprès de grands groupes (EDF, Capgemini, Havas et même le ministère de l’économie et des finances) mais aussi de sociétés plus petites, comme Alloresto, une PME d’une soixantaine d’employés dont la plupart ont entre 25 et 35 ans. « Un effectif jeune aux attentes fortes », souligne son PDG, Sébastien Forest. « Les nouveaux arrivants n’acceptent plus automatiquement le lien hiérarchique. Ils ont besoin d’être bluffés par leurs chefs et de se sentir épaulés dans leur développement personnel », analyse-t-il.

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