Apprendre, encore apprendre, mémoriser, et ne pas oublier… toujours plus, toujours plus vite. La course à l’espace mémoire est lancée. Et chaque compétiteur veut se faire une petite place dans la nôtre, et surtout y rester. Mais pour cela, sans connaître les règles et les mécanismes de la mémorisation, répéter et encore répéter n’est pas forcément la bonne tactique. Mémorisation ? Vous pouvez répéter la question ?


La mémoire, en trois temps trois mouvements !

La mémoire n’est pas un grand réservoir ou une grande bibliothèque dans laquelle on peut déverser tout et n’importe quoi sans jamais rien perdre, ça serait trop simple. Nous avons plusieurs mémoires :

  • La mémoire sensorielle, celle qui sait avant vous si c’est chaud, beau ou bon.
  • La mémoire à court terme, qui pédale à toute vitesse pour se souvenir du nom de la personne qui vient de vous appeler, mais qui se vide tout aussi vite. :)
  • La mémoire de travail, celle que vous utilisez pour calculer de tête, super efficace, mais qui surchauffe vite.
  • La mémoire à long terme, c’est celle-ci que tout le monde s’arrache, elle est quasiment infinie, et peut garder vos précieux souvenirs toute votre vie.

 

Et même si nous ne sommes pas égaux (mais la bonne nouvelle, c’est que ça se travaille), la mémorisation fonctionne pour tout le monde de la même manière, et en 3 temps.

  1. L’encodage :

C’est l’étape qui permet de « fabriquer » la chose à mémoriser, à y donner un sens, des caractéristiques, une représentation, et surtout à faire des liens avec les autres souvenirs, et y accrocher des petits indices qui permettront de la retrouver.

  1. Le stockage :

La mémoire « range » les choses à mémoriser et c’est ce rangement qui laisse une « trace » dans notre mémoire.

  1. La restitution :

C’est l’action de redonner vie au souvenir, de reconstituer la chose mémorisée. Et plus elle aura été encodée de façon riche et structurée, et plus la restitution sera proche de l’original que l’on a mémorisé.


Sans attention, pas de mémorisation

Le journal télévisé peut ronronner et défiler sous nos yeux, sans attention, nous n’aurons aucune connaissance et encore moins le souvenir de ce qui s’est passé aujourd’hui.

C’est l’attention qui est le premier filtre de ce dont nous allons nous souvenir, c’est donc elle qu’il faut capter avant de tenter de faire mémoriser. Et il ne suffit pas de dire ou écrire « votre attention s’il vous plait… », cela serait trop facile. L’attention est la combinaison de plusieurs facteurs :

  • Sensations et émotions : plus nos sens sont sollicités et plus les émotions sont provoquées (si possible les bonnes) et plus notre attention sera forte.
  • Renforcer la « pression » : c’est à dire la motivation, en proposant des challenges ou des énigmes à résoudre, attention à ne pas tomber dans l’excès, car le stress peut avoir des effets dévastateurs sur l’attention.
  • Moduler le niveau d’attention : l’attention est limitée et se consomme vite, il faut créer des pauses pour régénérer notre capacité d’attention.
  • Donner pour recevoir : l’attention, ça se mérite, et c’est donnant-donnant

Inutile donc de vouloir « remplir de force » notre mémoire, nous avons des capacités de défense et de résistance qui nous protègent de la surcharge, il faut donc procéder par étapes, et en douceur.


Les traces mémorielles et les indices de récupération

La trace laissée par le stockage dans notre mémoire est fragile, elle peut être très faible, si l’on ne fait pas le chemin régulièrement pour aller rechercher ce souvenir bien rangé. Ce n’est donc pas répéter l’information qui renforce la mémorisation, mais le fait de chercher à s’en souvenir régulièrement qui permet d’avoir une trace forte et durable.

Et pour retrouver facilement cette trace, autant lui faire croiser d’autres traces afin de retrouver le chemin du souvenir plus facilement. Pour cela, il faut associer des choses connues à la nouvelle information à mémoriser, qui serviront d’indices de récupération. Pour une mémorisation efficace, l’utilisation de la découverte est un moyen idéal pour se construire une information riche et durable. Ces associations de souvenirs et ces indices de récupération seront comme les cailloux du petit Poucet.

En conclusion, pour une mémorisation efficace :

  • commencer par capter l’attention,
  • donner une information riche et si possible rattachée à des éléments connus,
  • provoquer le souvenir régulier pour l’ancrer durablement.

Et pour aller plus loin sur le fonctionnement de notre cerveau :

  • en 30 minutes : Le livre blanc « NeuroLearning »,
  • en 4 heures : le livre « NeuroLearning : Les neurosciences au service de la formation ».

 

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