Le simple fait d’être « immergé » dans un milieu professionnel n’agit par imprégnation sur les jeunes qui se trouvent « plongés » dans cette situation. Derrière l’apprentissage « sur le tas » se cache souvent une forme de médiation au travail plus ou moins formelle.

L’une des différences entre apprendre à l’école et en situation de travail réside dans le fait qu’à l’école, l’activité est orientée vers l’apprentissage, alors qu’en situation de travail, l’apprentissage est une incidence de l’activité, mais n’en est pas le but. Pour autant, « aussitôt qu’il y a activité, il y a apprentissage »[1].

Activité, Interactions, Environnement de travail

En effet, toute activité en situation de travail comporte deux dimensions. D’une part, la dimension productive correspond au but même de l’activité réalisée : ce qu’elle transforme dans le monde réel (par exemple : changer le moteur d’une voiture, préparer un cours). D’autre part, la dimension constructive renvoie à l’idée qu’à travers la réalisation même de cette activité, la personne qui la réalise se transforme[2]. Ainsi, réaliser une activité de travail est, en soi, porteur d’apprentissages.

L’environnement professionnel constitue un autre déterminant majeur des apprentissages qui vont pouvoir (ou non) avoir lieu. Certains environnements fournissent de nombreuses opportunités d’apprentissage (organisation de l’accueil, accès et/ou participation à des activités, ressources à disposition, dispositifs d’accompagnement, etc.), tandis que d’autres en fournissent peu, voire pas du tout[5]. Mais l’environnement ne fait pas tout. En effet, en regard de ces opportunités, l’engagement de la personne apprenante dans ces situations, pour saisir ces offres d’apprentissage, est également déterminant pour son développement[6]. Ainsi, c’est dans la rencontre entre des facteurs organisationnels et individuels que se joue un potentiel apprentissage en situation de travail.

Outiller l’immersion ?

Comprendre comment on apprend en situation de travail peut contribuer à outiller les temps d’immersion en milieu professionnel de plus en plus présents dans les parcours scolaires et universitaires. Ces éléments de repère peuvent faciliter une entrée dans le dialogue avec les différentes parties prenantes sur les objectifs de ces périodes et les modalités qui créeront des opportunités d’apprentissage. Il s’agit de pouvoir préparer les élèves à s’engager pendant leur immersion, mais aussi de permettre aux professionnels les accueillant d’identifier les situations auxquelles pourront participer (et/ou observer) les élèves et les interactions qui pourront avoir lieu. Enfin, par incidence, ces mêmes éléments pourraient également outiller l’accueil de jeunes collègues enseignants — notre environnement fournit-il des opportunités pour pouvoir développer sa pratique ? — ou bien une mission de tutorat — quels espaces d’interaction offrir ? — dont le rôle est justement d’accompagner et guider dans l’apprentissage en situation de travail, dans le monde professionnel qu’est l’école.

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