S’appuyant sur les avancées scientifiques, un certain nombre de théories se sont succédées autour de nos façons d’apprendre, bousculant les rôles de l’apprenant (actif ou passif) et du pédagogue, et intégrant les évolutions de nos environnements (outils, culture…).
Behaviorisme
La théorie behavioriste est la première méthodologie d’apprentissage proposée, au XXème siècle, par le psychologue américain John Broadus Watson. En fondant ses travaux sur la théorie de l’évolution de Darwin, celui-ci considère le cerveau comme une boite noire qui permet à l’individu de s’adapter à son environnement en réagissant de manière conditionnée aux différents stimuli. Il propose ainsi, comme son contemporain russe Ivan Pavlov, une approche de type stimulus-réponse
Cognitivisme
En rupture avec cette théorie behavioriste, les psychologues américains George Armitage Miller et Jérôme Bruner proposent, en 1956, la théorie cognitiviste. Influencée par l’émergence des sciences cognitives, celle-ci ne considère plus le cerveau comme une boite noire. Désormais, connaissance, raisonnement, mémoire et perception sont vus comme des phénomènes de traitements complexes de l’information aboutissant à des représentations structurantes qui conduisent à l’apprentissage
Constructivisme
La théorie constructiviste est développée par le biologiste et psychologue suisse Jean Piaget dans les années 1970. Celle-ci donne un rôle plus actif à l’apprenant, en partant du principe que ce dernier apprend mieux lorsqu’il comprend les notions proposées et qu’il parvient à les relier, d’une part, aux connaissances qu’il a déjà assimilées et, d’autre part, à ses expériences (sa conception du monde). Cette vision plus pratique de l’apprentissage introduit également pour la première fois une nouvelle notion, celle de la prise de conscience des mécanismes cognitifs qui mènent à la mémorisation : elle incite ainsi l’apprenant à comprendre et améliorer ces processus afin d’assimiler plus efficacement ce qui lui est transmis.
Socio-constructivisme
Le socio-constructivisme, proposé par le psychologue russe Lev Vygotsky en 1985, intègre une approche psycho-sociale des activités cognitives et place l’échange avec les autres au centre des mécanismes d’acquisition des connaissances. Comme l’indique son nom, cette théorie reprend l’approche plus concrète et pratique du constructivisme en considérant que l’on apprend et surtout que l’on retient mieux lorsque l’on relie des connaissances pour résoudre un problème. Mais celle-ci y adjoint la composante sociale de l’apprentissage entre pairs.
Connectivisme
Enfin, la dernière approche en date est le connectivisme, développée par les théoriciens de l’apprentissage Stephen Downes et George Siemens en 2005. Elle interroge le processus d’apprentissage à l’ère du numérique et dans un monde connecté en réseau. Aujourd’hui, le savoir est accessible à tous et chacun est désormais tantôt apprenant et pédagogue dans le contexte du partage des connaissances et des compétences à travers nos communautés numériques et dans nos réseaux sociaux. L’apprentissage devient collaboratif et social : on partage avec nos pairs nos projets, nos problèmes et leurs solutions. On parle de réseaux sociaux d’apprentissages qui exploitent les outils numériques pour repenser nos manières d’échanger, de comprendre et d’apprendre.
Ces théories sur l’apprentissage et l’éducation se sont nourries, à partir de la seconde moitié du XXème siècle des avancées des connaissances scientifiques sur nos manières d’assimiler les savoirs et d’acquérir de nouvelles compétences. L’équipe Solerni vous donne rendez-vous prochainement pour découvrir la naissance et les découvertes qui ont jalonnées l’histoire des sciences cognitives et ont permis à ces approches pédagogiques d’évoluer au fil du temps en sciences de l’apprentissage et de la transmission du savoir.