Une ambiguïté fonctionnelle

Les débats publics en matière d’#éducation et plus généralement dans les « métiers de l’humain » butent souvent sur l’imprécision et la polysémie du vocabulaire de base utilisé :

  • Savoirs et connaissances par exemple sont régulièrement considérés comme pratiquement équivalents. Ils sont même utilisés quelquefois indifféremment pour désigner les produits d’une action de recherche et les produits d’une action éducative.
  • La même confusion se constate entre capacités et compétences : dans l’ingénierie de #formation, on parle souvent de référentiels de compétences ; ceux-ci auraient pour fonction de finaliser les actions éducatives, alors que dans le même temps les compétences sont définies comme non séparables de leur engagement en situation.

Les savoirs sont des énoncés auxquels sont indexés des jugements de valeur

L’origine étymologique du mot est intéressante : sapere désigne ce qui a du goût.

Les savoirs sont valorisés dans les contextes de transmission/communication comme l’enseignement

Les connaissances sont des possibles d’activité mentale

Dans les contextes de transmission/communication, les connaissances se différencient des savoirs en en constituant en quelque sorte les compléments obligés

Les compétences sont des propriétés attribuées à des sujets par inférence à partir de leur engagement dans des actions situées

Le terme compétence tend à se développer au contraire dans des contextes liant engagement des sujets dans des actions productrices de biens et services, ou d’utilités sociales, et construction des sujets dans ces mêmes actions. C’est le cas notamment des formes nouvelles de la formation intégrant travail et formation, mais également de ce qu’il est convenu d’appeler « logique compétence ». La compétence serait dans un même temps produite et mobilisée dans l’activité.

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