Avec la transition écologique, de nouveaux métiers émergent. Pour anticiper les évolutions du marché, il est essentiel de préparer les talents de demain en ajustant l’offre de formation aux compétences émergentes.
Quand on parle de métiers d’avenir, de quoi parle-t-on ?
Caroline Renoux Il en existe deux types. D’un côté, on trouve les nouveaux métiers de la transition écologique, c’est-à-dire les spécialistes de la décarbonation, de l’économie circulaire, de la mesure d’impacts, etc. De l’autre, on a des métiers existants qui doivent évoluer en intégrant les enjeux environnementaux dans leurs pratiques. C’est le cas des logisticiens, des communicants, des financiers, ou encore des dirigeants d’entreprise.
Nathalie Bécoulet C’est pourquoi, en plus de soutenir l’émergence de nouvelles filières industrielles, le programme France 2030 investit dans la création et l’adaptation de formations. L’offre de formations doit répondre aux besoins, présents et futurs, des entreprises confrontées à la transition écologique, tout en accompagnant leurs salariés dans l’acquisition de nouvelles compétences.
Pouvez-vous nous parler de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et Métiers d’avenir » ?
N. B Lancé dans le cadre du plan France 2030, cet Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) vise à financer le développement de formations adaptées aux métiers en profonde mutation, en particulier ceux liés à la transition écologique. L’objectif est d’accompagner l’évolution des compétences nécessaires aux secteurs émergents et d’avenir. Si toutes les filières soutenues ne relèvent pas directement de la transition écologique, l’État a néanmoins fixé l’exigence que la moitié des 2,5 milliards d’euros alloués à cet AMI contribue à la décarbonation de l’économie. Par ailleurs, le jury, composé pour moitié de jeunes étudiants, sélectionne les dossiers au prisme des questions écologiques et environnementales. Les deux opérateurs de l’État chargés de cet appel – l’Agence nationale de la recherche (ANR) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) s’assurent ensuite des actions mises en oeuvre. Parmi les projets sélectionnés, certains concernent la création de formations pour de nouvelles filières stratégiques, comme l’hydrogène décarboné ou le recyclage. D’autres consistent en l’adaptation de cursus existants afin d’y intégrer les enjeux environnementaux. C’est le cas, par exemple, du projet DecarboChim, qui intègre dans les parcours de formation en chimie des modules dédiés à l’économie circulaire et à la réduction des émissions de CO2