L’interaction est une notion utilisée dans une variété d’approches scientifiques, elle désigne des influences réciproques d’éléments en proximité dans un système. La notion  s’inscrit dans des théories de la complexité, concept notamment  développé par les travaux d’Edgard Morin (Abdelmalek 2004). Selon la définition suivante

L’approche complexe donne du fil à retordre aux approches traditionnelles de recherche qui s’efforcent de distinguer les plus petits éléments pour les saisir et les comprendre pris isolément les uns des autres. Certains imaginent répertorier exhaustivement des éléments et une multiplicité d’interactions en attribuant des liens de cause à effet. Est-ce seulement  possible dans le foisonnement des systèmes sociaux?

Interactions dans les sciences sociales

L’interaction est une notion à laquelle se confronte un jour tout chercheur en sciences humaines. Elle est définie comme une influence réciproque des éléments distincts d’un système social. Le concept est si présent qu’il semble indépassable. Il a même donné le nom à un mouvement «l’interactionnisme». À l’origine de l’interactionnisme se trouvent les travaux de Goffman (1973), pour lequel les acteurs effectuent un «travail de la signification» à l’occasion de présentations de soi, de civilités, de conversations, de rencontres ou de rassemblements, pour savoir où ils se trouvent, pour se comparer, s’aligner les uns sur les autres et s’ engager dans des activités conjointes.

Interactions en formation : où sont les nœuds ?

Les observations de chercheur montrent les interactions qui prennent place dans les petits groupes et l’apprentissage et leurs effets en matière de cohésion, de sentiment d’appartenance, d’efficacité collective, de leadership, de vision commune, de résolution de problèmes, d’innovation etc. Il ressort de ces travaux que les échanges d’informations et de ressources favoriseraient le traitement cognitif et l’acquisition de connaissances, mais également la propagation d’émotions, d’affects, la consolidation des buts d’apprentissage.

S’intéresser aux structures des liens

Comme le propose le docteur en science de l’éducation Grasset (2019) qui s’intéresse aux graphes de relations dans les réseaux, il est possible d’étudier les interactions en ligne, voire de mesurer l’apprenance individuelle et collective. Il serait même imaginable  d’identifier des zones proximales d’apprentissage, mais également des interactions apprenantes ou capacitantes :

  • non verbales : tous les processus qui procèdent par modelage, imitation, synchronicité, miroir, coaction ne nécessitent aucun mot. C’est le jeu des corps dans un espace en lien avec les jeux de  regards, les mouvements des mains et des corps et les jeux de place, les rythmes et les enchaînements de gestes qui donnent un flow particulier à des temps passés ensemble;
  • verbales :  les activités langagières sous toutes leurs formes participent de cette zone.

Les dialogues entre les apprenants sont particulièrement précieux à susciter, et à observer.  Les flux d’échanges en ligne et toutes les interactions en ligne sont désormais traçables et vont nous apprendre de nouvelles choses sur nos façons d’interagir et d’apprendre ensemble.

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Repéré depuis https://cursus.edu/articles/43979/quest-ce-quune-interaction-en-formation

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