Pierre Desproges ne faisait pas profession de pédagogie, mais, en le fréquentant assidument, on peut pourtant lui reconnaitre une contribution à la formation des pédagogues. Étonnant, non ?

LAISSER DU TEMPS

La première vertu pédagogique de l’humour desprogien est sans doute son potentiel de dépaysement : sous l’apparence de l’absurde se trouve une impressionnante densité de liens tissés entre des éléments de culture historique, littéraire… Un exemple ? « Il est plus économique de lire Minute4 que Sartre. Pour le prix d’un journal, on a à la fois la nausée et les mains sales5. »

EUX, NOUS ET L’AUTRE

Construire du commun, mais surtout de la compréhension interculturelle, c’est alors veiller : 1) à ne pas donner, en tant qu’enseignant, de points d’appuis involontaires à ce qu’il peut y avoir de problématique dans de telles logiques et discours ; 2) faire éprouver cette réversibilité des positions (nous sommes nous-mêmes l’autre pour l’autre) qui ramène chacun à la nécessité de la tolérance dans la différence.

POSTURE D’ÉDUCATEUR

Desproges nous apprend également à nous méfier de nous-même à chaque fois que l’on occupe une position de pouvoir ou de responsabilité. « Je suis chef de rayon mais mon gosse sera chef de diamètre », telle est, selon lui, la maxime de l’adulte qui se préoccupe moins d’accompagner l’enfant dans son devenir autonome que de projeter sur lui ses propres espérances déçues et fantasmes de réussite.

Donc, Desproges est coupable d’exercice dissimulé de la pédagogie comme de formation informelle à celle-ci, et redécouvrir son œuvre vous en convaincra mieux que moi.

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Repéré depuis https://www.cahiers-pedagogiques.com/pierre-desproges-ma-appris-a-etre-plus-pedagogue/

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