Module 1, module 2, module 3… cette simple numérotation engage depuis un début jusqu’à une fin dans un parcours de formation bien linéaire. Transposés d’une chronologie présentielle, les parcours distanciels portent en eux les gènes de l’ennui et de l’inconfort qu’on ressent parfois.

Et l’individualisation dans tout ça ? Comment s’échapper du parcours pour tracer son propre chemin de formation ? Et par quoi les remplacer ?


Ah ! la belle époque des parcours…

Bien avant l’apparition du e-learning et maintenant du Digital Learning, la formation était un temps long, rythmé en journée. Contraint par la chronologie de ces journées, le parcours s’est naturellement imposé en formation. Forgée par des années et des années de pratique, l’ingénierie de formation passée et encore actuelle est conditionnée par cette notion de parcours.

Et là, ça commence à coincer… comment avoir une expérience individuelle personnalisée, si on suit le même parcours que tout le monde ?

L’exercice est d’autant plus difficile que la grande majorité (voire toutes) des plateformes sont organisées autour de cette notion de parcours.


Du parcours au portail ?

On dit à raison grand bien des MOOCs, mais point de salut à attendre pour l’instant de ce côté-là, les “leçons” s’enchaînent là encore les unes après les autres, sans possibilité de s’en échapper sous peine d’être mis “hors course”.

Alors, comment s’affranchir de cette notion de parcours pour enfin proposer une expérience formation réellement individualisée et non linéaire ?

La notion de portail de formation prend alors tout son sens.

Imaginez pouvoir adapter ce portail à vos préférences :

  • vos thèmes préférés
  • les types de modules souhaités
  • la durée que vous voulez y consacrer
  • vos objectifs

et qu’il s’adapte à votre historique, à votre niveau :

  • ne pas avoir à refaire un module si une notion est déjà maîtrisée
  • ne pas avoir à repasser des évaluations déjà réussies par ailleurs
  • vous proposer des modules complémentaires

Ces futurs portails de formation nous permettront de renverser les pratiques : on ne vous affectera plus des parcours de formation, c’est vous qui choisirez les “chaînes” ou les thèmes qui vous intéressent, et qui suivrez à votre guise les modules proposés.

Cela sous-entend bien sûr de changer largement de posture, c’est aux individus qu’il faut s’intéresser et non plus aux parcours, les tableaux de bord devront être capables de traduire de façon harmonisée les activités individuelles en mettant en valeur les thèmes suivis, l’intensité de l’effort, les niveaux atteints et les compétences acquises et non plus la progression dans un parcours et le score du quiz final.


Une nouvelle ingénierie pédagogique à imaginer

Et pour que ces portails de formation fonctionnent, ils doivent contenir et donner accès non plus à des parcours complets, mais à une base de données pédagogiques (un ensemble de grains de formation). Tiens tiens, on avait déjà entendu cette petite musique lors de l’apparition de Scorm.

On dirait que finalement, c’est bien l’ingénierie qui doit évoluer, les outils eux, suivront.

Pour sortir de la logique de parcours linéaire, il faut concevoir des grains respectant certains principes :

  • être court et autonome
  • ne traiter qu’une seule notion
  • avoir un début et une fin
  • définir l’évaluation associée
  • décrire ses caractéristiques par des métadonnées

Une fois cette collection de grains constituée, l’apprenant pourra y puiser ce qui l’intéresse, mais mieux, ce qu’on lui suggère. Et c’est là que le big data, l’adaptive learning et l’apprentissage prédictif pourront entrer en scène.

On parlera alors réellement d’expérience formation individuelle et personnalisée.

 

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