Voilà, nous y sommes, la formation distancielle a réussi à s’imposer comme une alternative durable aux formations en salle. Il lui faut cependant ne pas s’endormir sur ses lauriers, et évoluer pour passer d’un simple copier / coller du format en salle vers la classe virtuelle à une modalité mature et soutenable. Formule d’une mutation réussie.

 

Une logistique complexe

La formation distancielle, ce n’est certainement pas que la classe virtuelle. C’est un parcours hybride riche et complet mêlant des activités individuelles d’autoformation, des séances synchrones en groupe, des échanges entre les participants et l’équipe pédagogique. Concevoir et animer une formation distancielle, c’est inventer une alternative pédagogique aux 3 piliers de la formation traditionnelle :

  • l’unité de lieu vers des espaces d’apprentissage ;
  • l’unité de temps vers des moments, des rythmes et des durées personnelles ;
  • l’unité de relation formateur <> formé vers un réseau d’apprentissage.

La logistique qui en découle est par conséquent très différente et plus complexe que celle de la formation en salle.

Il faut garder le contact avec les apprenants tout au long de leur parcours, au travers de toutes les modalités, avec tous les outils utilisés, à tout moment, avec une attitude pro-active et une réactivité sans faille.

 

Une pédagogie pétillante

Avez-vous envie de vous former devant un écran ? Quand on pose cette question aux apprenants, la réponse est souvent « non ». Aïe, il va donc falloir user de trouvailles pédagogiques capables de renverser la tendance durablement.

En salle, la seule présence humaine du formateur et des participants suffit à donner de la « vie » à la formation, à provoquer un engagement capable de durer 5 à 6h par jour.

Devant son écran, il n’est ni envisageable, ni humain de tenir ce rythme. 2h est un grand maximum. Et même si le temps est divisé par 3, il faut également amplifier les interactions, mettre plus souvent et plus explicitement les apprenants dans des postures actives.

Fini les exposés théoriques marathon et les exercices d’application menés au pas de course. Il faut concevoir un enchaînement d’activités courtes et dynamiques qui implique les apprenants, tout en ménageant régulièrement des micro-pauses.

 

Une animation riche

En salle, la présence physique du formateur permet de jouer sur plusieurs canaux relationnels : vocal, gestuel, émotionnel… À distance, en synchrone comme en asynchrone, le canal numérique est un filtre important pour ces canaux relationnels. Il faut alors forcer le trait de façon importante pour établir une relation d’une intensité suffisante pour garder un lien solide entre les apprenants et l’équipe pédagogique chargée de l’animation du parcours de formations distancielles.

C’est une animation toute nouvelle qu’il faut concevoir et mettre en place. Les Learning Community Managers, aujourd’hui encore rares, sont une des clés du succès des formations distancielles.

 

Passer de simples classes virtuelles, clonées sur les déroulés pédagogiques en salle, à de vrais parcours hybrides est un vrai défi pour les opérateurs de formation qu’il va falloir relever rapidement.

 

 

 

« De la formation à distance ? j’en fais tous les jours ! » — Conrad Téricand

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