Pour beaucoup, former, c’est exposer, appliquer, mesurer. Certes cela fonctionne depuis très longtemps dans l’éducation et la formation professionnelle, mais est-ce vraiment le meilleur moyen d’exploiter les compétences d’autodidaxie de chacun des apprenants ?

Comment mettre nos capacités d’apprentissage sur « on » ?

 

Stimuler

Avant toute chose, pour qu’un apprenant s’investisse dans une formation, décide de mobiliser son temps et son énergie, il faut qu’il perçoive l’intérêt de se former. La motivation vient rarement de la simple envie de savoir, mais plutôt de faire. Pour cela, il est nécessaire d’énoncer les objectifs de formation en termes opérationnels pour l’apprenant, et si possible en mettant en avant les bénéfices qu’il pourra en tirer.

Par exemple, une formation formulée ainsi « Utiliser Excel pour faire des simulations budgétaires » sera peut-être plus parlant et motivant que « Excel niveau 2 ».

Le rôle du formateur en salle, ou du tuteur en ligne, sera d’aider à transposer les apports de la formation dans les univers personnels des apprenants, pour leur donner envie de progresser.

La stimulation est la première dimension de l’environnement qui doit être mis en place pour que l’apprenant soit en capacité de mobiliser toutes ses compétences naturelles d’apprentissage.

 

Faciliter

Une fois la motivation à se former enclenchée, il ne faut pas la perdre. Le rôle du formateur ou du tuteur est d’anticiper et surtout d’aider à surmonter les inévitables difficultés que vont rencontrer les apprenants. Et elles sont de 3 types :

  1. les difficultés de compréhension

Elles peuvent être dues à une méconnaissance du vocabulaire employé, des notions utilisées pour présenter le sujet qui ne sont pas maîtrisées par l’apprenant, des principes invoqués pour expliquer la mise en œuvre que l’apprenant ne connaît pas.

  1. les difficultés de représentation

Elles découlent des premières difficultés, et empêchent les processus de mémorisation de fonctionner. L’apprenant aura du mal à reformuler les savoirs, à s’approprier les notions et à se faire sa propre représentation mentale des concepts de la formation.

  1. les difficultés d’application

Passer de la théorie à la pratique nécessite d’accepter le risque d’échec. Pour cela, il faut que l’apprenant ait confiance dans les mécanismes d’évaluation du dispositif de formation, sinon, il préfère bien souvent esquiver la mise à l’épreuve plutôt que se tromper et risquer d’être sanctionné. L’application concrète et l’entraînement sont pourtant clé dans le processus d’appropriation et d’ancrage.

Nous possédons tous d’incroyables capacités d’autodidaxie. Ce sont elles qui nous ont permis par exemple d’apprendre à marcher et à parler, par mimétisme, par observation, par déduction, essai-erreur, mais surtout des encouragements et une envie acharnée de réussir.

 

Renforcer

Une fois l’environnement de formation mis en place, une fois la motivation enclenchée et les difficultés d’apprentissage adoucies, chacun est capable d’apprendre naturellement. Le dernier rôle du formateur, du tuteur, ou du dispositif de Digital Learning, est de mesurer le niveau que chaque apprenant est capable d’atteindre. Non pas pour donner une note à ce niveau, mais pour apporter le complément de formation individuel permettant d’atteindre le niveau attendu si celui-ci ne l’est pas.

Cette mesure et ces renforts individuels ne doivent pas être faits une fois la formation terminée, mais tout au long du processus d’apprentissage, ils en font intégralement partie.

 

« Le formateur n’est pas le moteur, mais le catalyseur. » — Nikolaus Otto

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