Le Digital, avec les outils et services qu’il met à notre disposition, nous donne parfois l’impression que sans eux nous serions démunis. Or, en regardant en arrière, bien avant notre ère digitale, en étudiant l’animal que nous sommes, on découvre d’incroyables capacités à apprendre, et ce, sans aucun “truc” ou “machin” censés nous les apporter.

Nous sommes tous programmés pour apprendre

Mais pourquoi les petits de l’homme mettent 12 mois à faire leurs premiers pas, alors qu’il ne faut pas plus d’une demi-heure aux poulains pour se tenir debout ?

Parce que nous ne naissons pas avec toutes nos capacités, et qu’heureusement, une des premières et des plus performantes dont nous sommes tous dotés : la capacité d’apprendre, nous permet d’acquérir et de développer toutes les autres.

Pour que le bébé puisse marcher par exemple, son cerveau et son corps doivent avoir atteint un certain stade de développement permettant d’envoyer les messages appropriés aux muscles, tout en ayant « compris » les notions de gravité, d’énergie cinétique, de barycentre, d’équilibre…

Tout aussi étonnant, il nous faut 1 an pour prononcer les premiers mots de 2 syllabes et encore 1 an de plus pour faire des associations de mots. Quelle piètre performance !

Mais paradoxalement, c’est cet état « inachevé » à notre naissance, et notre incroyable capacité d’apprentissage qui nous permet de découvrir le boson de Higgs, de faire des triples lutz piqués, ou bien de composer Carmen. Certes, cela peut prendre un « certain temps » :) mais la bonne nouvelle, c’est que nous ne perdons pas cette capacité d’apprentissage, nous la mettons simplement un peu en sommeil, en la sollicitant moins souvent, moins intensément.

En formation, parier qu’elle est toujours vivace, puissante, plaisante et motivante n’est pas prendre un grand risque.

 

« On apprend toujours seul, mais jamais sans les autres »

(Philippe CARRÉ)

Acquérir des connaissances, des compétences, développer des habiletés, des savoir-faire est toujours une activité qui ne peut réussir qu’avec de la volonté, de la motivation, des efforts qui ne peuvent pas se sous-traiter à d’autres qu’à soi-même. Cependant, sans exemples, repères, aide, soutien et encouragements, cette activité a peu de chance d’aboutir positivement.

Nous sommes un animal social. Nous le supposions depuis Aristote, les neurosciences nous expliquent maintenant pourquoi. Et cette dimension sociale est si importante dans notre rapport à l’apprentissage, qu’elle pourrait presque se placer avant les besoins physiologiques de la pyramide de Maslow.

Cette dimension sociale devient si importante pour relever les défis actuels de la formation que le World Economic Forum place maintenant les compétences socioémotionnelles devant les compétences cognitives.

Je te vois… je t’écoute…

Non seulement nous sommes programmés pour apprendre, mais nous sommes également programmés pour transmettre.

« Cette capacité de notre cerveau est en effet un formidable levier pour le développement des nouveaux modèles pédagogiques fondés sur la co-construction des savoirs, l’apprentissage entre pairs ou encore le social learning.

Si déjà tout petit, jouer “à la maîtresse” est révélateur de la volonté de l’enfant de transmettre, on se rend compte de toute l’efficacité de ces approches pédagogiques dans le monde de l’adulte. Développer la dimension de la transmission renforce les apprentissages. L’apprenant doit formaliser son expertise afin de la transmettre. Il fait alors appel à ses capacités pédagogiques pour tenir un discours clair et précis à ses pairs ou co-apprenants. C’est un processus gagnant sur tous les tableaux. »

Extrait du livre NeurolearningNadia MEDJAD/Philippe GIL/Philippe LACROIX

La transmission est au cœur de tous les apprentissages, mais qu’est-ce que transmettre ? Si vous aimez les podcasts, écoutez, l’émission de France Inter « La tête au carré » de janvier 2018 qui traite ce sujet de façon passionnante.

 

« Le monde est mon école. » — Charles Darwin

 

 

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