La prochaine réforme de la formation tend à « débrancher » les entreprises du robinet à subvention. En réaction, celles-ci vont devoir inventer un nouveau modèle d’acquisition de savoirs et de connaissances. Une incitation de plus à aller vers l’entreprise apprenante.

La « smart » entreprise

L’organisation apprenante ou « smart » entreprise, est un concept qui date des années 90, dont la définition est simple : « une organisation qui apprend de son expérience et tire les bénéfices des compétences qu’elle acquiert », qui prend tout son sens actuellement avec la transformation digitale des entreprises.

Elle se concrétise par 5 grands principes :

  • les problèmes s’analysent et se traitent en groupe ;
  • l’expérimentation est la base des apprentissages ;
  • des leçons doivent être tirées des échecs comme des réussites ;
  • les salariés, clients, partenaires, fournisseurs contribuent à l’apprentissage. ;
  • la capitalisation et la transmission des connaissances sont généralisées.

Et un état d’esprit : le savoir n’est pas un bien privé, mais une donnée qui doit être partagée. Le partage du savoir devient un jeu à somme nulle, où lorsqu’on « donne » son savoir, on ne perd rien.

Ce concept ne se limite pas à « accumuler » et partager du savoir, mais se complète par une capacité à combiner ses ressources et ses compétences, à les renouveler et à en créer de nouvelles.

 

La mise en œuvre

Pour mettre en place ce type d’organisation, il convient d’intervenir à plusieurs niveaux :

La structure de l’entreprise

Celle-ci n’est plus figée dans le temps, il doit être possible d’envisager de l’ajuster et la reconfigurer aussi simplement que les autres paramètres de l’entreprise.

L’acceptation et la prise en compte des erreurs

L’erreur ne doit pas être considérée comme une faute sanctionnable, mais comme un événement dont il faut apprendre pour qu’elle ne se reproduise plus.

Une hiérarchie qui ne souffre pas de son poids

La hiérarchie ne doit plus avoir comme objectif principal le contrôle rigoureux du respect des procédures, mais plutôt la facilitation.

Le partage et l’acquisition de savoir

Le modèle 70:20:10 met en évidence que la formation formelle n’est pas l’unique moyen d’acquérir des compétences, mais qu’au contraire, c’est le partage informel, voire l’autodidaxie qu’il faut privilégier.

Et les outils

Le Digital Learning apporte sa large contribution à la mise en place d’une organisation apprenante.

Le social-learning tombe à pic pour mettre en place les principes et les outils de partage de connaissance. Les outils comme Slack, Trello, Yammer et autres outils de travail collaboratifs favorisent l’échange, le partage et la co-construction de savoirs, et permettent de concrétiser cet état d’esprit ouvert au partage et à la collaboration transverse.

Les plateformes LMS s’y mettent aussi doucement. Après avoir intégré des outils permettant des discussions et des commentaires, elles se dotent progressivement d’outils de création de contenus permettant d’envisager l’UGC (User Generated Content).

 

Comme tous les changements d’organisation et de fonctionnement, le passage à l’entreprise apprenante ne peut être général et pérenne qu’avec une démonstration par l’exemple de l’ensemble des équipes dirigeantes.

 

« Partagez, prenez de la peine : c’est le fonds qui manque le moins » — Jean SAIGNE

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