Depuis la Grèce de Platon, l’enseignement repose sur un modèle académique et magistral, stable, efficace et maîtrisé à grande échelle. Un modèle vieux de plus de 2 millénaires. Ça laisse forcément des traces. Loin de vouloir révolutionner la façon d’apprendre, les neurosciences nous donnent toutefois de sérieuses pistes pour améliorer l’efficacité des formations. Pédagogie 2.0.

 

La pédagogie 1.0

Stage de 5 jours, e-learning de 8 h, document PDF de 40 pages…

Sans être ni pédagogue ni scientifique, s’imaginer en train de se former aujourd’hui de cette façon semble un tantinet archaïque.

Il serait caricatural de penser qu’il y a d’un côté les formations de « l’Ancien Monde » (les mauvaises) et les nouvelles (les bonnes). Il n’est pour autant pas totalement faux de dire qu’il reste encore aujourd’hui des pratiques et croyances historiques qu’il serait bon de faire évoluer. Par exemple :

  • concentrer toute la formation dans un moment et un format unique
  • transmettre quasi uniquement de façon magistrale et descendante
  • penser qu’apprendre c’est être attentif et écouter
  • considérer que c’est quasi exclusivement l’expert/formateur qui détient le savoir

Fortement influencée par des années et des années de reproduction de modèles d’apprentissages issus de l’enseignement, la formation professionnelle se heurte parfois à de mauvais souvenirs scolaires de certains participants.

Et même si le modèle Montessori a largement démontré son efficacité, si la pédagogie a été elle aussi bien chahutée en 1968, les modèles pédagogiques dans leur majorité ont finalement assez peu évolué. Les neurosciences arriveront-elles à faire bouger un peu les lignes ?

 

Ce que nous apprennent les neurosciences

Les avancées de l’IRM fonctionnelle ont permis de mettre en lumière et de confirmer scientifiquement de grands principes d’apprentissage jusqu’alors perçus ou ressentis de façon intuitive et isolée :

  • le sens le plus important et le plus efficace est la vue
  • les émotions renforcent l’attention et la mémorisation
  • plus on apprend, plus on oublie
  • la découverte construit des apprentissages plus durables qu’une approche magistrale

Et les neurosciences ont également tordu le cou aux principaux neuromythes :

  • nous sommes cerveau droit ou cerveau gauche
  • il existe 3 styles d’apprentissages
  • les hommes et les femmes ont des intelligences différentes
  • le brain-gym est efficace
  • il est possible d’apprendre en dormant

Toutes ces notions sont traitées dans le principal ouvrage dédié aux neurosciences en formation : NeuroLearning.

 

La pédagogie 2.0

S’intéresser à la pédagogie, c’est s’intéresser à l’humain, à la transmission de connaissance, et à l’acquisition de savoirs.

Pour cela, les neurosciences nous éclairent sur nos mécanismes naturels d’apprentissage, ceux que l’on utilise depuis notre premier jour sans effort particulier.

Transposer ces nouvelles connaissances dans l’univers de la formation conduit à essayer d’appliquer aux formations cette Neuro-checklist de la pédagogie 2.0 :

  • sensibiliser au sujet à apprendre par des questions/énigmes avant les apports théoriques
  • raconter des histoires (storytelling)
  • provoquer des émotions
  • répéter sous différentes formes
  • solliciter plusieurs sens en même temps
  • soigner la mise en forme des messages
  • changer d’activité ou de rythme toutes les 10 minutes
  • autoriser des pauses individuelles spontanées

Si ce sujet du NeuroLearning vous intéresse, rendez-vous le 8 février au NeuroLearning-day

 

« Il est temps de faire muter la pédagogie » — Charles Darwin

 

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