Les neurosciences ont beau nous expliquer que notre cerveau n’aime pas le zapping, nous n’en faisons qu’à notre tête (quel paradoxe), car nous le pratiquons en permanence, et nous adorons ça ! La formation n’est pas en reste sur ce domaine, et tente de se faire une petite place dans nos micro-disponibilités, pour nous micro-former.
Qu’est-ce que le micro-learning ?
Le micro-learning, est une des dernières modalités pédagogiques, rendue possible par l’utilisation de son Smartphone comme support de formation donnant accès à des parcours découpés en micro-séquences.
En comparaison avec les modalités de formation traditionnelles où les unités de temps sont généralement la journée pour la formation en salle, et l’heure pour la formation à distance, celle du micro-learning est la minute. De même, là où la formation en salle impose la date et le lieu, le micro-learning donne la liberté de réellement se former où l’on veut et quand on veut.
Tout comme le e-learning tenait promesse de lever les limites du présentiel, le micro-learning promet d’apporter des solutions à d’autres limites :
- faciliter la répétition des messages et des activités pour dépasser la simple compréhension et tendre vers le réflexe
- fractionner les activités pour que le temps à y consacrer ne soit plus une barrière
- répondre à nos impatiences et nous apporter très vite de l’information concrète et de façon agréable
- être accessible instantanément
Est-ce encore de la formation ?
Avant de pouvoir dire si le micro-learning est ou pas de la formation, encore faudrait-il pouvoir dire ce qu’est une « vraie » formation (pas au sens administratif du terme bien sûr). Pour simplifier la réponse à cette question, disons simplement que si à la suite d’une activité, on peut mesurer une acquisition de savoir, de savoir-faire ou un changement de savoir être, alors cette activité peut-être considérée comme de la formation.
Dans le cas du micro-learning, c’est non seulement mesurable, mais aussi mesuré, et les résultats sont plutôt positifs, et bien souvent supérieurs aux autres modalités.
Ah ben zut alors, on se forme moins longtemps et c’est plus efficace ? Comment expliquer ce mystère ?
Tout simplement parce que jusqu’à présent, les rythmes, les durées et les contextes des formations traditionnelles n’étaient pas alignés sur quelques principes maintenant connus :
- plus j’apprends, et plus j’oublie : la courbe de l’oubli
- sans engagement ni motivation, il ne peut pas y avoir de formation efficace
- il faut privilégier l’expérimentation comme point d’accès à l’information
- l’expérience utilisateur est la clé de la fidélisation
- la répétition et l’étalement dans le temps renforce durablement la mémorisation
- les interactions entre participants sont également des sources d’apprentissage
Le micro-learning n’a bien sûr pas vocation à remplacer les autres modalités de formation, comme les autres, il prend tout son sens lorsqu’il est combiné dans un parcours multimodal.
Comment concevoir et produire ?
Concevoir des activités de micro-learning suppose de revoir assez radicalement son approche de la conception pédagogique. En effet, quand on a tout son temps, on est souvent tenté de commencer par un exposé théorique bien léché (éventuellement ponctué d’interactions histoire que le temps ne semble pas trop long tout de même) avant d’entamer un exercice pratique, et de terminer par une évaluation. Oui, mais voilà, comment faire quand on n’a que 3 minutes ?
Tout d’abord, en adoptant un découpage par grains, puis, pour chaque grain, commencer par la fin, c’est-à-dire par la mise en application de la compétence visée plutôt que l’exposé théorique. Imaginer une question, un exercice, une exploration permettant de découvrir ce que permet la mise en œuvre de la compétence. Ensuite, seulement, après en avoir révélé l’intérêt de son apprentissage, passez à l’apport de connaissance permettant de l’acquérir.
Les outils permettant de produire des activités de micro-learning ne sont pas encore très nombreux, cependant, la demande étant forte cette courte liste ne peut que rapidement croitre :
- l’historique Teach on mars
- Sparted, que les participants de LearnInnov ont pu écouter pitcher
- Pangone, pour concevoir et produire, simply-quicly
- Beedeez, qui s’est offert une jolie mise à jour
- inTeach, clair, élégant, performant
- et Kino, qui donne la main aux utilisateurs
« La formation, je l’ai souvent coupé en 2 » — Harry Houdini