
Publié dans : Méthodes et organisation Pédagogie
Ces considérations peuvent nous aider à appréhender les faibles taux de complétion des MOOC, mais expliquent mal les différences entre taux de complétion que l’on peut constater entre cours équivalents en termes d’investissements exigés de la part des participants. L’importance que les apprenants que j’ai interviewés accordent à la montée en compétence, en particulier dans un contexte professionnel, m’a amené à faire l’hypothèse que le décrochage résultait en grande partie du fait que les participants étaient en attente de formations aux contenus facilement transférables à leur vie quotidienne. Les recherches en andragogie soulignent que la question de la transférabilité des acquis et de l’instrumentalité de la formation sont parmi les questions prioritaires des apprenants adultes (le public des #MOOC après tout). Les dispositifs de MOOC, très empreints de la logique académique, comblent ce type d’attente de manière très inégale. Toutes les dimensions du dispositif sont susceptibles d’être concernées par ce problème, du niveau d’exigence demandé à la nature des enseignements dispensés, du degré d’autonomie requis pour suivre le cours à l’importance donnée par les concepteurs aux interactions entre participants. Si cette question n’est pas spécifique aux MOOC, l’absence de frais d’inscription et de contraintes pour terminer la formation est susceptible d’exacerber le décrochage. C’est un peu ce que j’évoquais la semaine dernière quand je parlais de l’échec des universités populaires.


