La légitimité des managers était surtout fondée sur la possession d’un diplôme qui attestait pour la vie durant le fait d’avoir réussi polytechnique, un MBA, sciences po ou une autre institution prestigieuse. Cette attestation d’un stock de connaissance, et de la capacité à raisonner associée était réputé définitive. Il avait fait l’ENA ou telle grande école, il était prédéterminé à diriger pour la vie.

Le rapport au savoir est soumis actuellement à une mutation sans précédant, notamment par :

  • la mise à disposition d’une masse de connaissance en ligne
  • l’émergence de nouveaux profils d’utilisateurs (créatifs culturels) qui utilisent les savoirs à des fins d’interprétation singulière du monde
  • la rapidité de circulation des hommes et des informations
  • la possibilité de critiquer plus directement les usages et finalités des savoirs déployés
Le rapport au savoir passe aujourd’hui d’une logique de stock on parle de capital de connaissance, ou de capital humain à une logique de flux où les points de développement de nouveaux savoirs sont incertains tellement les liaisons et les volumes de données sont volumineux. Les savoirs sont changeants, multidisciplinaires, contextualisés, potentiels. Il est nécessaire de les réactualiser sans cesse. Posséder un diplôme est insuffisant.
Denis CRISTOL

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