L’IA est révolutionnaire. C’est en tout cas ce que disent des hommes d’affaires comme Warren Buffett : « L’intelligence artificielle va changer notre monde plus que tout ce que nous avons vu jusqu’à présent » et des scientifiques comme Stéphane Hawking physicien corroborent : « La création d’une intelligence artificielle sera le plus grand événement de l’histoire de l’humanité ».
Qu’est-ce que l’IA va changer dans la formation ? Qu’est-ce que peut-être le « jamais-vu » de l’IA ? Que faut-il penser de ces transformations métier ?
1, La gestion administrative réinventée
La formation connaît un enfermement bureaucratique, au sens de Michel Crozier (Le phénomène bureaucratique, 1963), qui privilégie l’efficience à l’efficacité, la culture du process.
Qu’est-ce que l’IA peut changer à cette situation ? De nombreux experts pensent que 2025 sera l’année des agents ou des assistants numériques.
La conséquence première sera la croissance du phénomène administratif, mais le désenchantement du process bureaucratique sera délégué aux machines, ce qui se traduira par encore davantage d’assurance qualité de la formation. Cela, est-il négatif ? Pas forcément, l’administration robotique augmentera la fiabilisation des process. L’IA est capable d’analyser beaucoup plus de données que l’humain et qu’au sein des entreprises seulement un tiers des données disponibles sont analysées.
2, La pédagogie libérée
Qu’est-ce que cela change pour la pédagogie ? La machine peut générer automatiquement des supports, chacun pourra sur simple prompt développé du contenu pédagogique. Dès que les problèmes techniques de transcription multicanale seront réglés, il suffira de demandé un MOOC ou une Masterclasse pour générer ces supports. La première conséquence sera l’inflation des supports. Chaque entreprise, chaque formateur pourra créer sa propre pédagogie grâce à l’IA que ce soit sur la définition des objectifs ou sur le cheminement pour l’atteindre, la qualité des supports sera accrue, une pédagogie à la demande de qualité. Et grâce au RAG (Retrieval Augmented Generation, génération augmentée de récupération) les formes des supports, les formes de la formation reste spécifique à chaque entreprise. C’est la fin des barrières à l’entrée pour la création des contenus. Et le modèle de la formation s’en trouve réinventé. Il ne s’agit plus de créer des bibliothèques de contenu que de créer des contenus en temps réel. La pédagogie n’est plus dépendante du stock, mais du flux, une adaptation jamais vue.
3, L’apprenant libéré
Si la pédagogie se libère au point d’ouvrir des opportunités nouvelles à l’ensemble des professionnels de la profession, de par sa simplification d’usage tout à chacun va pouvoir s’approprier cette pédagogie, même l’apprenant.
Qu’est-ce que cela change si l’apprenant devient son propre pédagogue, son propre formateur grâce à la machine ? La première conséquence serait la désintermédiation, l’IA permet de se passer des corps intermédiaires de la formation. Plus que jamais la pédagogie augustinienne (« Le maître intérieur ») permet de construire une liberté nouvelle dans la formation. Elle supprime la verticalité traditionnelle, ce qui ouvre une nouvelle posture au savoir.
L’IA pose plus de questions qu’elle n’apporte de solutions. La nouvelle posture de l’homme face au savoir est en fait une posture de l’homme face à la machine.