Après quelques années de « dolce vita » voire d’abondance, le marché de la formation continue doit faire la cigale ou revenir sur terre, selon qu’on se place du point de vue des professionnels du secteur ou de Bercy.
Le cycle de réformes historiquement favorables au secteur est désormais révolu : il est probable qu’après la croissance de 50% des fonds publics depuis 2018 (apprentissage, CPF, PIC et FPC cumulés), un nouveau cycle qui nous amène en 2027 s’ouvre. Sans aller jusqu’à parler d’austérité, le ralentissement se fait sentir.
Côté entreprises, nous assistons depuis le covid à des baisses régulières des dépenses des grands groupes, allant jusqu’à 10%-15% de baisse et des réductions d’effectifs, notamment sur la gestion de la formation. Les entreprises souhaitent flécher leurs budgets vers des projets à plus fort impact : reconversion, reskilling, compétences stratégiques, populations managériales, RSE. Elles réduisent les budgets, réduisent la formation individuelle sur catalogue et investissent plutôt dans des académies internes qui gèrent un portefeuille de formation et de compétences. Cette baisse des budgets, qui n’est pas systématique, se couple donc d’une exigence plus forte.
Un besoin de diversification et de rentabilité
Pour faire face à cette baisse des financements, les acteurs de la formation professionnelle doivent diversifier impérativement leur modèle économique. Plusieurs stratégies sont possibles et déjà à l’œuvre :
- l’internationalisation : coûteuse capitalistiquement mais pertinente pour les acteurs ayant une certaine taille critique, elle se développe, de nombreux acteurs français étant des champions de leur segment : 360 Learning a réalisé plusieurs acquisitions, tout comme Neobrain.
- la croissance externe : dans une période de tassement des valorisations mais aussi de départs à la retraite de fondateurs, de belles opportunités d’acquisitions sont possibles, sous réserve de ne pas acheter une coquille vide.
- la diversification : pour éviter la surexposition à tel ou tel financement, les structures du marché cherchent à se développer dans d’autres segments du marché, ou encore en créant des modules créés sous formes de blocs et pouvant être déployés dans différents contextes. Elle peut également passer par le développement vers les appels d’offres, Pôle emploi, OPCO ou régions ou encore les entreprises.