Que se passe-t-il dans le cerveau lorsque l’on apprend ?

Pour répondre à la question : le cerveau déploie beaucoup d’énergie quand il ne sait pas faire quelque chose. Au début de l’apprentissage, les connexions neuronales nécessaires ne sont pas encore bien établies ni solides. Plus on comprend ce que l’on doit apprendre et plus on s’exerce et pratique, plus notre cerveau se transforme : les connexions se renforcent là où elles sont utiles. Dans certains cas, de nouveaux neurones peuvent même se créer si le besoin s’en fait sentir.

Au fur et à mesure que l’apprentissage progresse, les efforts diminuent et l’exécution de la tâche devient fluide et automatique. À ce stade, moins de zones du cerveau sont sollicitées pour accomplir l’activité. Cela signifie que l’apprentissage est acquis, la connaissance est stockée et la compétence maîtrisée. On peut alors réutiliser ces connaissances ou compétences de manière efficace. En résumé, le cerveau se réorganise, renforce les connexions existantes et peut même créer de nouveaux neurones pour intégrer cette nouvelle activité ou compétence.

Quel est le rôle du feedback dans l’apprentissage ?

Crucial. Une plateforme de learning comme Didask l’illustre parfaitement, car elle met en avant l’importance du feedback. Notre cerveau fonctionne en prédisant constamment ce qui va se passer et en comparant ces prédictions avec la réalité. Lorsqu’il y a un décalage entre la prédiction et ce qui se passe réellement, cela crée un effet de surprise, ce qui est essentiel pour l’apprentissage. Ce mécanisme permet au cerveau de se corriger en temps réel.

Pour que le feedback soit vraiment efficace, il doit être immédiat. Un feedback donné plusieurs semaines après l’erreur perd de son utilité, car le processus neuronal associé à cet apprentissage est déjà terminé. L’engagement et la concentration nécessaires pour comprendre et corriger l’erreur doivent être maintenus dans l’instant. De plus, le feedback doit être constructif : un simple retour « vrai / faux » ne suffit pas. Il doit fournir des indications précises sur ce qui n’a pas fonctionné et comment améliorer la performance.

Et celui de l’erreur ?

L’erreur joue également un rôle fondamental dans l’apprentissage, car elle crée un effet de surprise. J’aime bien utiliser ce terme d’ « effet de surprise » parce que l’erreur est perçue comme négative, alors qu’elle est, en réalité, un signal précieux qui nous indique que notre prédiction n’était pas correcte. Lorsque nous commettons une erreur, cela provoque un moment de surprise qui nous force à sortir de nos certitudes et à reconnaître que nous ne maîtrisons pas encore totalement un sujet. C’est cette remise en question qui est bénéfique, car elle nous pousse à apprendre, à corriger nos conceptions et à approfondir notre compréhension.

Parfois, l’erreur peut même mener à des découvertes inattendues, des solutions ou des idées que nous n’aurions pas envisagées autrement. C’est la beauté de l’erreur ou de la surprise : elle nous pousse à explorer des chemins imprévus, stimulant notre curiosité et notre capacité d’innovation.

Enfin, avez-vous des conseils pour “mieux apprendre” ?

Beaucoup. Mais pour n’en citer que quelques-uns, je dirai, dans un premier temps : apprendre par petits paquets et dans le temps, au lieu de tout apprendre la veille d’un examen ou d’une évaluation. Apprendre à la dernière minute, c’est dur, parce que le cerveau sature, tandis qu’apprendre par petites sessions régulières permet au cerveau de mieux assimiler et retenir l’information, évitant ainsi la saturation cognitive. Et c’est un conseil valable, que l’on ait 12 ou 80 ans.

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