Il y a quelques semaines qu’est sorti le baromètre national de l’IA appliquée aux RH de Parlons RH, la première étude solide en la matière sur le sujet menée en France à mon souvenir. Petit tout d’horizon avec quand même pas mal de bonnes nouvelles mais également quelques sujets d’inquiétude.
En bref :
- 96 % des professionnels RH connaissent l’IA et 83 % l’utilisent à titre individuel, mais seuls 37 % des services RH l’ont intégrée dans leurs processus, avec un usage majoritairement centré sur la création de contenus.
- L’IA est bien acceptée tant qu’elle améliore l’efficacité individuelle sans modifier les structures profondes du travail ; les usages plus transformationnels restent marginaux.
- Trois profils-types émergent chez les professionnels RH : EnthousIAstes, HésItAnts et DénIAlistes, illustrant une fonction curieuse mais freinée par un manque de stratégie globale et des freins structurels.
- Le cas de Moderna montre qu’un usage stratégique de l’IA est possible lorsqu’elle est intégrée à une refonte organisationnelle portée par un alignement fort entre RH et IT.
- Le baromètre révèle moins une transition technologique qu’une crise de finalité des RH, qui doivent passer d’une logique d’optimisation à une logique de transformation pour réellement tirer parti de l’IA.
Le baromètre 2025 de Parlons RH montre une fonction RH curieuse, acculturée, mais encore timide et fragmentée. Le cas Moderna, à l’inverse, montre qu’il est possible de donner à l’IA une portée stratégique en la liant à une refonte organisationnelle.
Pour transformer l’essai, la fonction RH doit sortir de l’instrumentalisation de l’IA, et la penser comme une occasion de redonner du sens, de l’unité et de la cohérence à son action. Ce n’est pas une affaire de technologie mais, comme souvent, une affaire de vision.