Make learning great again : c’est le vœu 2018 de « l’Association Française pour la #Formation en Entreprise ». Mue par l’innovation, l’AFFEN, qui revendique plus de 4000 membres, entend transformer la fonction du responsable de formation… quitte à bousculer les pratiques en place. Nos questions à Stéphane Diebold, son Président-fondateur.
Quels sont les atouts de l’AFFEN par rapport au GARF, que vous avez présidé dans le passé ?
On ne peut pas faire de comparaison. Nous n’avons pas le même contrat social. Le GARF (Groupement des Acteurs et des Responsables de la Formation) a une place importante, une couleur à apporter… et je leur souhaite un prompt rétablissement. J’ai choisi de partir en 2014 car je pense qu’il y avait besoin d’une nouvelle approche en matière d’innovation et d’international… ce qui n’était pas compatible avec leur histoire. L’AFFEN s’appuie sur un comité de pilotage composé de personnes qui identifient et proposent des idées originales. En mai par exemple, nous avons organisé une conférence sur la blockchain avec un expert international. Nous voulons surprendre nos membres. Mais en parallèle de cette approche descendante, nous proposons à nos clubs régionaux de remonter des sujets qui les intéressent. A Strasbourg, les adhérents ont souhaité travailler sur le storytelling. Nous voulons inverser la pyramide des associations du 20e siècle.
La formation payante est-elle en sursis ?
Les GAFAM commencent à travailler sur des expérimentations de formations gratuites aux USA. Imaginez si, demain, Google propose des cursus gratuits de 30 heures sur le management ? Il sera alors capable d’observer en détail les comportements de l’internaute et de capter ses données. D’ici deux trois ans, il y aura des approches gratuites qui viendront des géants de l’IT américains et chinois. L’avenir reste dans le payant, mais plus à travers le même modèle. Il s’agira de faire du payant avec du gratuit. C’est la stratégie de la longue traîne : on peut faire beaucoup d’argent avec des formations gratuites, à condition d’avoir des produits annexes, que les apprenants achètent s’ils veulent. Si 10 % des 100 000 personnes qui suivent le #MOOC de Cécile Dejoux achètent son ouvrage ou assistent à une de ses formations payantes… c’est gagné. Le gratuit permet de créer des communautés apprenantes sur lesquelles il faut miser.