L’essor du #digital et du distanciel fait partie des tendances lourdes de la #formation professionnelle continue : le fait est bien établi, souvent commenté, plutôt bien évalué. Le plus souvent, cependant, c’est la consommation de formation par les entreprises et les salariés qui est mesurée. L’étude publiée réalisée en 2016 par l’Observatoire prospectif de la Branche des organismes de formation nous montre le phénomène sur son autre versant : celui des prestataires de formation.

La moitié des prestataires intègrent le digital dans leur offre

Le digital transforme en profondeur la pratique de la formation pour les entreprises. Il transforme d’autant plus les métiers de ceux qui la dispensent : les formateurs eux-mêmes et leurs organisations. Mais dans quelles proportions ? Pour répondre à cette question, l’Observatoire prospectif de la Branche des organismes de formation, avec l’Agefos PME, a publié une étude réalisée par le cabinet Ambroise Bouteille et Associés sur « l’impact de la digitalisation sur les métiers des organismes de formation privés ». L’enquête se fonde sur l’envoi de questionnaires à 5227 responsables d’organismes de formation, avec un taux de réponse de 8% (soit 418 organismes). Chaque responsable était en outre invité à transmettre le questionnaire aux formateurs de son organisme.

Le premier enseignement à en retirer est que le digital et le #e-learning ne sont que marginalement le fait d’acteurs spécialisés : seuls 4% des répondants ont déclaré réaliser plus de 50% de leur chiffre d’affaires dans la formation digitale à distance (e-learning et blended learning). Mais ils sont presque la moitié (48%) à être actifs sur ce marché, même si ce n’est parfois que pour une toute petite part de leur activité. Ce qui laisse 52% d’organismes qui ne pratiquent pas du tout le distanciel #numérique. Ce dernier chiffre tombe cependant à 31% pour les entreprises de 20 salariés et plus.

Chiffre d'affaires des organismes de formation dans le digital

La digitalisation de l’offre de formation se fait ainsi non pas par émergence d’acteurs technologiques sur-spécialisés, mais par la digitalisation progressive d’une partie du catalogue des organismes existants.

Qu’entend-on plus précisément par « digitalisation de la formation » ?

  • En formation distancielle, l’application la plus répandue du numérique reste la mise à disposition de tests de positionnement et d’évaluations en ligne : 40% des organismes y ont déjà recours, et 45% envisagent de le faire. Viennent ensuite les modules e-learning, déjà inclus dans l’offre pour un tiers des organismes, et envisagés par 40%. Curieusement, les librairies de contenus digitaux en libre-service n’arrivent qu’après, avec 23% de prestataires en proposant déjà. Viennent ensuite, dans l’ordre, le video learning (19%), le social learning (18%), les classes virtuelles (17%), les Serious Games (10%), les #Mooc/#Spoc (5%) et les simulateurs (3%). Sur tous ces outils, il est intéressant de remarquer que les formateurs se montrent à la fois plus expérimentés et plus curieux que leurs responsables : preuve que l’appropriation du digital par le marché est en bonne voie.

Une vision nuancée de la transformation numérique

Les responsables d’organismes de formation et leurs formateurs jugent majoritairement la digitalisation de la formation comme une « transformation irréversible », même si un tiers d’entre eux sont en désaccord avec cette opinion. A 87%, ils y voient un moyen de diversifier leur offre ; mais ils ne sont qu’un peu plus de la moitié à la percevoir comme un moyen de baisser leurs prix.

Partagez cet article