Deux ans après la réforme, de nombreux responsables formation expriment toujours des avis négatifs sur ses effets dans leur entreprise, selon une étude réalisée par Cimes.
Des doutes sur le compte personnel de formation et l’entretien professionnel.
Il y a aussi des avis positifs : un tiers des responsables #formation voient dans ces deux créations un « moyen de mieux répondre aux attentes de chacun en matière de formation », et un tiers une opportunité « d’augmenter l’employabilité des salariés ».L’entretien professionnel n’est pas réalisé dans la moitié des cas.Sur le cas particulier de l’EP, une petite moitié (44 %) des RF se réjouit en pensant qu’il va « renforcer le rôle central de la formation dans le développement des RH », mais seuls 17 % d’entre eux le voient comme un outil permettant « de mieux former les personnes jusque-là moins bénéficiaires du plan de formation ».Une baisse de budget dans un tiers des cas depuis 2014.
Depuis 2014, les moyens de la fonction formation ont baissé pour 31 % des RF. Mais 50 % déclarent qu’ils sont restés majoritairement stables et 19 % d’entre eux notent même une hausse de leur budget.Une lecture plus fine montre que les entreprises de taille intermédiaire, comptant entre 1 000 et 3 000 salariés, témoignent le plus souvent d’une baisse : dans 29 % des cas, soit quasiment 10 points de plus que pour toutes les réponses cumulées (20 %). En termes de secteur d’activité, les services et conseils affichent une baisse dans 35 % des cas.Une prochaine baisse de budget est attendue dans le quart des groupes de plus de 3 000 salariés.
22 % des entreprises de plus de 3 000 salariés annoncent d’ores et déjà une prochaine baisse « à moyen terme » de leur budget de formation, contre seulement 14 % des PME de moins de 500 salariés. Rationalisation des dépenses et digitalisation pédagogique maximale sont très fortement intégrées aujourd’hui dans ces grandes entreprises et s’expriment dans ces chiffres.Les RF et RH manquent de temps.
« L’insuffisance de temps des équipes RH pour réaliser qualitativement leurs missions liées à la formation » est le principal obstacle pointé par tous les répondants confondus. Et cet avis a explosé entre 2014 et 2016, passant de 29 % à 41 %. « Plus 11 points sur l’item temps, c’est vraiment important !, analyse Frank Morcant, Pdg de Cimes. Et ce constat est porté par l’ensemble des segments. On perçoit chez les RF et RH une certaine frustration quant à leur capacité à assurer leur mission de formation. Cela est d’autant plus fort dans les structures de 500 à 1 000 personnes, là où le RH est généraliste. »
Quelle serait alors la solution pour 64 % des RF ? “Les dispositifs post-formation” d’accompagnement par le manager et d’échanges entre pairs. « La demande est unanime, mais elle n’est pas vraiment définie ni normée, commente Bertrand Milas. Elle pourrait tendre vers la communauté apprenante, mais sans s’imposer. »