Face à la multiplication des outils, des contenus et des modalités pédagogiques, comment repenser le digital learning pour qu’il reste simple, utile et efficace ?
Pour commencer, quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’évolution du digital learning en France ?
Aujourd’hui, on entre dans une phase de rationalisation : les acteurs du marché se rapprochent, certains fusionnent, d’autres sont rachetés. On assiste aussi à une simplification des catalogues de contenus et des écosystèmes d’outils pour améliorer l’accès à la bonne solution, au bon moment, et éviter les plateformes sous-utilisées. C’est une évolution saine, qui traduit une volonté de maturité dans les usages.
Qu’est-ce qui, selon vous, fait qu’une stratégie digital learning fonctionne ou échoue ?
Pour moi, ce qui fonctionne, c’est un écosystème simple, cohérent et pensé à la fois pour les équipes formation et pour les apprenants.
De quel œil voyez-vous le déploiement de l’IA en formation ?
Je pense que l’IA va profondément transformer le monde de la formation, notamment en facilitant la création de modules e-learning. Elle permet déjà de gagner un temps considérable, en générant des contenus qu’on modifie ensuite à la volée, là où, auparavant, tout passait par des processus plus longs et plus humains. Bien sûr, cela bouscule certains métiers : des postes vont probablement disparaître, mais d’autres vont émerger. C’est une évolution logique. Ce que je trouve particulièrement prometteur, c’est l’impact de l’IA sur la personnalisation de l’apprentissage.
Existe-t-il un risque de « trop-plein » si l’on mixe trop de modalités digitales différentes ?
Oui, il y a clairement un risque de « trop-plein » si on multiplie les modalités digitales sans les organiser de manière cohérente. Si l’accès à la formation devient trop complexe, mal pensé ou mal intégré dans le quotidien des collaborateurs, leur réflexe ne sera pas d’utiliser les outils internes, mais de faire une recherche sur Google ou d’aller sur YouTube. Et c’est un vrai enjeu aujourd’hui : beaucoup d’entreprises investissent dans des outils de formation, mais si l’expérience utilisateur n’est pas fluide, ces outils sont tout simplement contournés.