Régis Forgione, Fabien Hobart et Jean-Philippe Maitre
Tout récemment, un puissant industriel du net a présenté, lors de sa dernière conférence annuelle à l’intention de ses développeurs, une nouvelle version de son assistant vocal intelligent.
Démonstration bluffante. Au-delà de l’amélioration des performances côté machine learning et donc de la fluidité et de la pertinence des interactions avec l’utilisateur, c’est la modélisation du langage humain qui retient l’attention : hésitations, tics verbaux, variations prosodiques, etc. Ce géant américain (re)joue la carte du skeuomorphisme.
Côté désign digital, lorsque les fondateurs de la marque à la pomme entendent révolutionner la micro-informatique et conquérir le monde à grand renfort d’appareils numériques, c’est bien le skeuomorphisme qui les inspire. Nous laissons le soin au lecteur d’établir l’inventaire des applications concernées, alors que nous soufflons cette année les quarante bougies de l’apparition de l’icône corbeille et de l’interface graphique du bureau.
Mais revenons à notre IA. En s’appuyant sur le très intéressant concept de la vallée dérangeante ou vallée de l’étrange (uncanny valley) du Japonais Masahiro Mori, des chercheurs de l’université du Michigan ont démontré, à travers une étude menée sur 240 enfants et adolescents de 3 à 18 ans, qu’une très large majorité des moins de 9 ans se fiche éperdument que le robot « parle aussi bien qu’une madame », pourvu que l’interface homme-machine soit efficace.
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