Les démarches autonomes de montée en compétences sont aujourd’hui favorisées par une offre multiple et variée : contenus d’e-learning proposés par les employeurs, open classrooms, Mooc, etc.

Plusieurs compétences comportementales se révèlent utiles pour réussir, comme l’expliquent deux experts de la formation : Yann Coirault, référent pédagogique soft skills et consultant-formateur chez CSP Docendi, et Philippe Lacroix, co-fondateur du cabinet de conseil IL&DI.

Quelles motivations peuvent pousser un individu à s’auto-former ?

Yann Coirault : La première raison est la mise à niveau de compétences, avec pour logique « cela va m’être utile ». C’est par exemple le cas de la maîtrise de logiciels informatiques, qui évoluent très vite. La conscience de soi et la prise en compte de l’environnement sont donc la clé pour identifier ses axes de progression. Le deuxième élément est la curiosité, le désir d’apprendre, qui constituent des motivations fortes à s’auto-former.

Philippe Lacroix : Un choix de réorientation professionnelle, de changement de carrière, peut inciter à s’auto-former, en complément – ou non – de parcours de formation plus classiques. L’envie, seule, n’est pas un moteur suffisant pour se lancer. Il y a une dimension impérieuse qui contribue à l’autodétermination et à son maintien, durant toute la durée de la démarche.

Certaines compétences sont-elles indispensables pour concrétiser cette ambition ?

Philippe Lacroix : Je pourrais citer le sens de l’organisation, l’esprit de synthèse et d’analyse, l’autodiscipline pour mettre en place une routine et la respecter. Mais le plus important est l’autodidaxie, la capacité d’apprendre par soi-même, qui
nous est inhérente – c’est elle qui nous a permis d’apprendre à marcher, à parler, par observation et essais/erreurs. Cette méta-compétence est occultée par le parcours scolaire, qui privilégie l’intervention d’un sachant et la sanction… Mais il est possible de la remobiliser.

Yann Coirault : Plusieurs compétences jouent un rôle important, en particulier l’autonomie. Cette dimension est ancrée dans notre personnalité mais peut être renforcée avec de l’entraînement. Elle est liée à des ressorts plus profonds, qui relèvent d’un coaching personnel efficace : la capacité de réflexivité, pour se donner des feedbacks et s’auto-évaluer. D’après le cycle d’apprentissage de Kolb, une compétence-clé est l’observation réfléchie, de soi et des autres, pour créer son propre modèle de développement. C’est sans doute une capacité fondamentale dans les démarches d’auto-formation. Une grande persévérance est également essentielle, complémentaire d’une certaine forme d’humilité – « le chemin est encore long » – et de la confiance en soi – « je peux y arriver ».

Quels conseils pourrait-on donner à un salarié qui s’engage dans une démarche d’auto-formation ?

Yann Coirault : Je recommande d’adopter une stratégie de « petits pas », avec des risques mesurés et une logique de progressivité, pour maintenir une posture active et positive (« j’ai fait mieux qu’hier »).

Philippe Lacroix : Retrouver et renforcer notre capacité d’autodidaxie nécessite de l’entraînement. Avant de se lancer dans un Mooc de 80 heures, il s’agit d’estimer de manière réaliste le temps nécessaire. « Deux mois sont-ils envisageables
? Pour tenir ce rythme, je dois lui consacrer 10 heures par semaine, ai-je la disponibilité suffisante ? » Pour s’assurer de tenir sur la distance, mieux vaut privilégier un programme plus court, sur un sujet plaisant, pour commencer. Les leçons tirées de cette expérience seront précieuses lors de la démarche suivante d’auto-formation.

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Repéré depuis https://www.focusrh.com/formation/formation-professionnelle/comment-mobiliser-ses-soft-skills-pour-s-auto-former-34533.html

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